lundi 29 mars 2010

Quand la belle-mère arrive

Et je ne parle pas de belle-maman qui arrive avec sa sauce à spaghetti.

Je parle de la belle-maman de nos enfants qui arrive dans le décor de nos ex.

Mme l'ex de M. amoureux a semblé avoir une réaction lorsque j'ai gardé ses enfants pour la première fois l'autre jour.

J'ai beau fantasmer que Mme l'ex travaille au Nunavut, je sais faire la part des choses à certains moments où ma sagesse l'emporte enfin sur mes craintes.

Ainsi donc, après un effort mental soutenu, j'ai osé m'avouer que la réaction de Mme l'ex pouvait être une réaction normale.

Je me suis rappelé ma propre expérience.

Afin de vous situer dans le contexte, le père de mes fils et moi avons été en couple durant 17 années. Une relation cahoteuse qui mériterait, à elle seule, une dizaine de billets sur ce blogue. Mais cela ne mérite pas une si grande attention.

Quoi qu'il en soit, c'est moi, la "madame méchante", qui a osé mettre fin à cette relation.

 Malgré le fait que ça soit moi l'initiatrice de ce changement de vie, j'ai réagit quand monsieur l'ex a rencontré une jeune demoiselle très peu de temps après la séparation. Cette rencontre m'a balancé en pleine face tous les nouveaux "désavantages sociaux" du statut de séparé avec enfants.

Voici quelques extraits qui résument assez bien ce sentiment d'insécurité maternelle:

Ils reviennent de la fin de semaine passée chez papa...

Fiston: "Maman! Nous avons fabriqué des sacs de bonbons pour Halloween avec Véro (Véro étant le nom non fictif de la jeune et nouvelle belle-maman).

Moi: "Déjà?!"
(Bon, merci Véro de m'avoir volé le punch de NOTRE activité habituelle...pfff)

...

Petit garçon et moi creusons une citrouille ensemble...

Fiston: "Il reste trop de cheveux dans la citrouille..."

Moi: "Non, c'est normal, on ne peut pas tous les enlever"

Fiston: "Ben Véro, elle, elle les a tous enlevés..."

(Ta véro, sans enfants, a le temps, elle, de creuser la citrouille parfaite...pfff)

...

Grand garçon joue au Nintendo DS...

Fiston: "Maman, tu veux essayer?"

Moi: "Ok..."

Fiston: "Oh, tu as eu 20 points"

Moi: "C'est bon hein"

Fiston: "Ben Véro, elle, a eu 200 points."

Moi: "Redonne-moi ça que je recommence!"

(Véro, sans enfants, a le temps, elle, de se pratiquer pendant que moi je fais du lavage et des lunchs...pfff)

Heureusement, mon règne de princesse-maman centrée sur le nombril de son ancienne vie, surtout post-séparation, n'a pas duré longtemps.

Après la soupe au bouillon de frustrations de quelques jours, j`ai réalisé que c'était dans mon plus grand intérêt à voir la belle-maman, pour autant qu'elle soit gentille avec mes enfants, comme une alliée. Lorsque je me met à la place de mes fils, cela ne fait plus aucun doute.

Les enfants subissent la séparation. Ils subissent le choix du beau-papa/ belle-maman. Souhaitons leur alors d'avoir au moins un beau-parent de qualité. Nous ne perdrons jamais notre place en tant que parent. C'est un lien privilégié et le lien d'attachement est créé depuis la naissance. Alors au lieu de souhaiter la médiocrité, l'infériorité ou carrément l'absence de beaux-parents, pourquoi ne pas leur souhaiter que les nouveaux éléments de leur vie s'imbriquent naturellement et avec amour. On veut leur bien et ils le méritent. Même si papa-maman d'origine a largement baissé dans notre estime.

Les enfants en général ont un meilleur pouvoir d'adaptation que les adultes. Pourquoi ne pas leur laisser le droit d'être bien et d'aimer tout le monde autour d'eux. Pourquoi les placer en conflit d'intérêt juste à travers notre non-verbal?

Mes fils ont une nouvelle belle-maman. Et j'espère qu'ils l'aiment comme ils le disent. Je suis heureuse qu'elle soit là et rende enfin le père heureux. Non pas parce que je souhaite du pur bonheur au père (non, je ne suis pas Mère Thérésa. Le papa nous a grandement blessé dans ses réaction post-séparation d'une année complète et je n'ai pas encore acquis la sagesse nécessaire pour vouloir son bien plus que tout au monde)

Néamoins, il sera toujours le papa de mes fils. Et un papa heureux est un précieux cadeau pour les enfants. Alors vivement la belle-maman qui est arrivée dans sa vie.

Je comprends la réaction de Mme l'ex concernant mon arrivée dans la vie de M. amoureux. Mon seul souhait est qu'elle passe sa frustration avec ses amis et non en s'imiscant dans le décor de M. Amoureux pour reprendre un certain contrôle de son ancienne vie. J'espère également qu'un jour, elle se mettera à la place de ses enfants et osera laisser ses insécurités de côté. Si elle en a.

Suis-je en train de digérer les fantômes du passé??!! A suivre...

vendredi 26 mars 2010

Fantasmes de mère monoparentale

J'ai reçu, un jour, un courriel dont le titre était "porn for women". En tant que curieuse accomplie, je regarde et réalise que le "porn for women" est constitué de mecs un peu trop musclés qui font du ménage.

Après mûre réflexion, voici mon porn for singlemoms ou fantasmes de mère monoparentale:

Il est 8h00 du matin. Pas besoin de réveille-matin à l'alarme de pompier, le soleil qui plombe sur ta joue te réveille gentiment. Tu embrasses et réveille doucement tes deux garçons, qui s'étirent et te font le plus merveilleux des sourires. Tu sais à ce moment là qu'être maman est le plus beau rôle de ta vie.

Tu plonges dans le bain, seule dans la salle de bain, sans personne pour cogner et te presser de sortir...car tu as plusieurs salles de bain. Tes enfants discutent ensemble de leurs rêves et de leur journée à l'école qui va bientôt débuter..ils ont si hâte! L'école ne commence pas avant 9h30, évidemment.

Ton plus vieux décide de faire le déjeuner pour toute la famille. Un déjeuner santé, bien entendu.

Tu prends le temps de te maquiller, de porter de beaux vêtements dans lesquels tu te sens confortable et sexy à la fois. Tes cheveux se coiffent si...seuls! Tu n'as pas de cernes, ni de poches en dessous des yeux. Tu respires la fraîcheur. Tu lis ton journal en sirotant un café, tout près de tes enfants qui jouent aux échecs.

Tes enfants n'ont qu'une seule vitesse: rapide. Ils sont déjà habillés. Et ils n'ont pas besoin de lunch car ils reviennent diner à la maison.

Tu quittes vers le bureau pour la matinée seulement, un latte à la main. Tu vas retrouver ton emploi qui te passionne. Un endroit si stimulant...qui respire la bonne humeur et la gentillesse.

L'après-midi, après avoir accueilli tes enfants pour diner, tu travailles de la maison. Tu es ton propre patron..Mais tu te permets de petites escapades au gym. Car évidemment, tu as un corps de déesse...

Tes enfants reviennent de l'école à 15h, heureux. Ils adooooorent l'école. Ils ont mille et une idées. Ils font leur devoirs en souriant, ils rangent leurs manteaux et sacs d'école et vite! Ils courent jouer dehors.

Tu regardes leurs travaux: toujours propres et bien rangés. Wow.

Ils sont si généreux qu'ils ont donné leur portable, wii, nintendo DS à un organisme de bienfaisance...ils préfèrent de loin inventer des jeux réels.

Leur papa, un ex très équilibré qui possède une bibliothèque complète sur l'éducation des enfants et qui n'habite pas trop loin-pas trop près, appelle pour prendre des nouvelles de ses fils. Il en profite pour dire qu'il passera les chercher demain, pour aller jouer au soccer avec eux, à leur plus grand bonheur. Par le fait même, maman sera libérée et se fera un souper de fille, après le théâtre évidemment. Car la maman est une maman, mais aussi une femme, une blonde, une amie. Et elle a plein de temps pour s'investir dans tous ces beaux rôles.

Après le souper santé et équilibré préparé par une cuisinière hors paire (maman ou grand-maman), nous passons du temps ensemble, du temps pour créer, jouer, solidifier des liens, les aider à se construire intérieurement. Nous rions. Beaucoup. De bon coeur.

Nous avons le temps, car nous avons une laveuse qui lave toute seule et se transforme en sécheuse par la suite. Nous avons un poisson lave-vitres et un chien qui-ne-fait-jamais-caca qui se charge de balayer sous la table de la cuisine, juste avant l'arrivée de la femme de ménage. Nous avons également un nain de jardin qui pose des moulures, sort les poubelles et met du chlore dans la piscine. J'ai une fée décoratrice, qui me dit exactement comment rénover ma maison pour la revendre. Même pas besoin de poser mille questions  au jeune du Rona l'Entrepôt. La fée et le nain de jardin s'en chargent.

Mon amoureux, que j'adore et dont l'ex travaille au Nunavut, vient nous rendre visite avec ses deux beaux garçons. Son regard est si amoureux... Idem de mon côté. Nous communiquons toutes nos pensées sans filtre, sans gêne. Nous adorons discuter. Nous sommes vraiment complices. Nous avons plein de projets, plein d'idées. Nous nous stimulons l'un l'autre. Nous allons bientôt  habiter ensemble. Une famille nouvelle. Nous n'avons pas peur du tout. Non, non. Nous avons si hâte de plonger tête première dans le projet...

Ça sonne à la porte... tiens des amis. Nos enfants les saluent et leur offrent même à boire. De petits garçons si polis.

Les enfants ont hâte d'aller dans le bain. Du frottage, ils en redemandent.

Ils commencent à bailler et demandent s'ils peuvent bien aller dormir. Nous bordons les 4 enfants, nous discutons encore un peu et ils nous quittent pour les bras de morphée. Ils dorment en moyenne 12 heures sans jamais se réveiller et ont un système immunitaire d'acier. On ne peut même pas profiter de notre docteur qui soigne à domicile, la journée même. C'est presque dommage.

Amoureux et moi retrouvons nos amis,  buvons du vin et mangeons des sushis.

Ma famille complète et celle de M. amoureux habitent tout près. Cela nous permet de nous fréquenter souvent. Les enfants adooooorent visiter les grands-parents et oncles-tantes-cousines. Ils se sentent si entourés.

Toute la visite est partie, je passe du temps avec mon amoureux. On discute de combien nous sommes chanceux dans la vie. Je me prépare à dormir, calme et sereine. La tête pleine de fantasmes. Blottie dans les bras de M amoureux.

...

Bon, ok. Je reviens sur terre.

A part quelques (plusieurs même) petits phrases un tantinet sarcastiques, cette vie reflète juste une vie de maman qui possède l'essentiel: du temps et des gens autour d'elle.

Il y a, dans ce texte, du "existe déjà, heureusement". Il y a du "j'aimerais vraiment que ça soit comme ça" et il y a du "ça s'en vient comme ça". Je vous laisse deviner...

 Et fantasmer à votre tour. Vous allez voir, ça remet les choses en perspectives!

lundi 22 mars 2010

Un pas de plus dans la famille recomposée

J'ai gardé pour la première fois hier tout-petit beau-fils de 3 ans et petit beau-fils de 5 ans. Le papa, M. amoureux, devait s'arranger avec Mme. ex pour les faire garder, mais il a changé d'idée et semble avoir été d'accord pour passer à un autre niveau au sein de notre nouvelle famille recomposée, à mon grand bonheur.

Donc, pour la première fois, une journée complète avec les 4 garçons 3-5-6 et 12 ans. S'est ajouté à cette marre de testorérone une fille, l'amie-amoureuse de grand garçon.

Une journée du type "entretien d'embauche" au sein d'une nouvelle dynamique familiale. Est-ce que les enfants vont aimer cela? Vont-ils bien s'entendre? Vont-ils demander papa ou maman en crise? Vais-je trouver cela difficile de m'occuper de plus petits, qui demandent plus d'attention? Mon fils le plus jeune va-t-il faire une autre crise de jalousie? Les grands vont-ils repousser les petits? Cette première expérience va-t-elle me donner le goût d'avancer au sein de l'inconnue famille recomposée?

Une suite de questions inconscientes activaient le hamster dans mon cerveau qui avait réussi à s'endormir un peu. Probablement que le hamster de M. papa-amoureux tournait également sur la route. C'est bien évident que cette journée fut un petit moment et qu'aucune question existentielles n'aurait pu faire changer les choses sur un si petit échantillon de temps.

Tout de même, je suis en mesure de tirer quelques grandes lignes.

Premièrement, ce fut une belle journée. Tout le monde semble avoir aimé sa journée.

Deuxièmement, oui les plus petits sont plus demandants au niveau de l'attention. Mais grand garçon avec sa copine ont demandé autant de supervision ;). Chaque âge demande de l'attention. Les petits, c'est la surveillance et les demandes, les plus vieux c'est autre chose.

Troisièmement, je m'en met beaucoup sur les épaules pour rien. Je veux être à l'opposée de la belle-mère marâtre fatiguante-trop demandante-ennuyante-méchante ou n'importe quel autre cliché belle-mère. J'ai donc ressenti le besoin d'entertainer toute la gang hier. Au menu: volcans, décoration de biscuits, gâteau à fabriquer, dessins, pâte à modeler, construction 2D d'une village de petites autos, sortie au parc, etc. Je veux que les enfants soient bien, les miens, les siens. Mais quand je creuse un peu plus, je réalise que je tiens à bien faire car l'ex, la mère, qui sera, je m'en doute, un peu trop présente et qui semble se faire un plaisir de critiquer l'autre partie de génétique n'aura aucun argument pour chialer contre le papa. Le papa est un très bon père. Et la fille avec qui il est amoureux est une gentille belle-mère qui va dans l'intérêt des enfants. Point.

Quatrièmement, quoi que tu fasses, les enfants trouvent un moyen de s'amuser ensemble. Et pas nécessairement du même âge. Tout-petit beau-fil a joué avec petit garçon. Petit beau-fils a joué avec grand garçon, etc. Une belle dynamique qui s'est installée naturellement.

Cinquièmement, une famille recomposée à plusieurs demande un lave-vaisselle à grande capacité, un gros frigo, une grosse laveuse et une grosse sécheuse ;)...

Finalement, un des défis de la famille recomposée nombreuse est de faire fitter des activités avec l'intérêt et l'âge de tout le monde. C'est également intégrer deux façons de voir la vie et des habitudes différentes aux repas, dans les loisirs, etc. D'intégrer aussi plusieurs comportements avec différentes affinités. Un mélange qui peut devenir une valeur ajoutée à l'éducation des enfants. Ces enfants, qui apprennent à fonctionner au sein d'une famille différente qui compte plusieurs membres, développent des habiletés sociales tôt les préparant à vivre sereinement au sein de la société.

J'ai lu dernièrement un livre sur la famille recomposée. Ils parlaient de défis décuplés versus la famille traditionnelle...

Maintenant, avec quelques mois d'expérience supplémentaires, je suis d'accord avec tous les défis que constitue la famille recomposée. Mais je sais, dans mon fort intérieur, qu'une famille de ce genre peut être extrêmement enrichissante. Au départ parce que c'est à nous de décider à quoi notre famille va ressembler. Qui fera partie de la grande famille. Tous les papis, toutes les mamies...les amis, oncles, tantes. Nous pouvons créer notre famille à notre image.

Alors un pas confiant de plus vers cette nouvelle vie. A nous deux, amoureux et moi, d'être solides et de solidifer le couple de jour en jour pour faire face à ces défis main dans la main. Le facteur environnement ne pouvant pas toujours être contrôlé, à nous de faire confiance à la vie.

vendredi 19 mars 2010

C'est toujours cette journée là...

Tu décides, après quelques semaines de poisson-légumes et de gym, de te faire venir une pizza avec tes fils. C'est toujours cette journée là que ton amoureux, celui que tu casses les oreilles avec ta superbe nouvelle vie santé, débarque à l'improviste et te surprend en train de bouffer une grosse assiette de pizza-poutine.

Tu te rends à l'épicerie un soir arrangée comme une itinérante fatiguée de sa semaine. C'est toujours cette journée là que tu rencontres le papa de l'ami de fiston.

Tu te lèves un matin et tu retournerais aussitôt te recoucher. Tu décides de partir au travail avec un gros gilet laid mais si douillet et un bon café. C'est toujours cette journée là que des visiteurs arrivent à ton travail. C'est toujours cette journée là que tu dois aller dans la salle de conférence leur expliquer le pourquoi du comment de nos standards qualité.

Tu te lèves avec une humeur grisâtre. C'est toujours cette journée là que les enfants ont une humeur verdâtre.

Tu décides de laisser faire le ménage et de mettre ton bon vieux pyjama laid et chaud. C'est cette soirée là que ton nouvel amoureux t'appelle et te dit: je m'en viens...(et c'est cette soirée là que tu réponds, sur un ton confiant et nonchalant...pas de problème, je t'attend...et que tu cours te changer, laver, ranger. Nouvel amoureux arrive, tu sembles relaxe et ta maison sent bon...ça n'a presque pas paru)

Tu rencontres ton nouvel amoureux au parc. C'est cette journée là que ton fils te dit que tes sandwichs "étaient pas mangeables" et que tu reçois une sandale dans le front provenant de fiston qui était sur le module du haut.

Tu as décidé de faire du grand ménage (lire sortir tous les objets des armoires et prendre trois jours pour trier en laissant le reste en plan). C'est cette journée là que les pompiers viennent vérifier ton détecteur de fumée.

Tu es en retard. C'est cette journée là que fiston pile dans la crotte de chien juste avant d'entrer dans l'école.

Tu as un problème. Tu es démotivée. Tu as une bonne nouvelle à partager. C'est heureusement cette journée là que tu réalises que tu as des enfants, un amoureux, des parents, une famille et des amis qui sont présents et que tu aimes très fort...

mercredi 17 mars 2010

L'histoire de la tortue qui s'est suicidée

Voici l'histoire de ma tortue qui s'est suicidée.

Notre tortue s'appelait La tortue. Une toute petite tortue verte adorable et pleine de salmonelles. Comme ses amies à l'animalerie.

Miss tortue a été achetée par M. ex ayant cédé aux demandes incessantes de petit garçon biologiste en herbe.

Malheureusement, Mme. maman, microbiologiste de formation, savait très bien que ces petits animaux si mignons sont en majorité porteurs de salmonelles. Mme maman est très tolérante pour les bactéries de toutes sortes...mais pas les bactéries-gastro. Ce qui fait que miss tortue a fini par servir de décor à notre salon, redoutée par la maisonnée.

Un jour, miss tortue a disparu de son bassin posé sur une table du salon. J'aurais fait pareil à sa place. Elle avait probablement envie de voir autre chose que le mur et les crevettes séchées qui lui servaient de repas.

Les enfants et moi avons commencé notre recherche avant le travail et l'école. Mais voilà. Pas de traces de miss turtle. Ni sous les meubles, ni sous les lits. Ni dans les zones humides comme la salle de bain. Même pas mise au congélateur par petit garçon biologiste en herbe qui fout-tout-au-congélateur juste pour "voir".

Nulle part. Nous avons donc commencé à prier afin de la retrouver avant que l'odeur de vieille tortue n'envahisse ma maison. Ou pire, qu'elle soit la proie de petites bébittes qui donnent des frissons.

Une semaine passe...rien. Ni odeur, ni tortue.

Deux semaine, puis trois...

Au bout d'environ un mois, je fais un face à face avec miss tortue. Avec tous ses morceaux. Un peu désséchée mais très bien conservée.

Où?

Dans mon sous-sol, dans une chambre du fond, au fond d'un mini garde-robe cachant le panneau électrique.

Mon esprit scientifique n'arrive pas à concevoir le comment de cette facheuse position. L'élément "enfants qui la transportent" est éliminé car eux-même n'osaient pas la prendre et l'ont cherchée des semaines. Non seulement elle a traversé le salon, descendu deux palliers d'escaliers, traversé tout le sous-sol, elle est entrée dans la chambre et s'est faufilée dans le garde-robe en passant par une minuscule craque.

Le voyage de sa vie. J'espère au moins qu'elle a descendu d'une frappe sur la carapace, comme dans Mario Bross.

Cette petite tortue a donné des frissons à grand garçon qui a soudainement réalisé qu'il dormait avec un cadavre dans le sous-sol.

Voilà l'histoire de La tortue qui s'est suicidée. Nous avons eu plusieurs animaux ces dernières années et ils ont amené leurs lots d'épisodes drôles ou étranges. Nos deux lapins qui ont fait des bébés surprises alors que j'étais en formation dans une autre province. Papi et mamie sont venus garder les deux garçons...et se sont retrouvés avec une portée de lapins la journée même. Mon poisson rouge, dans un bocal près du lavabo de la salle de bain. Le bocal a été probablement trop rempli et le poisson rouge a disparu de son bol. La légende suppose qu'il a sauté dans le lavabo. L'enterrement de la perruche numéro 1 après 3 semaines d'achat. Cause inconnue. Enterrement de la perruche numéro 2 remplaçante après 3 semaines d'achat: elle a atteri sec et s'est cassé une jambe et son coeur semble avoir détesté cette expérience. Dans notre cimetière maison, nous avons 2 perruches, 1 hamster, 2 bêtas, 1 salamandre, 1 tortue. Les lapins ont été donnés aux voisins. Le chien a malheureusement été vendu après le départ de M. ex. Trop de travail, un bébé chien, pour une maman nouvellement monoparentale plein temps.

Aujourd'hui, nous n'avons que des plantes vertes (un peu séchées). Et la collection de chenilles d'été de petit garçon. Les animaux ont fait leur petit bout de vie ici...j'adore les animaux mais ma vie n'a pas trop de place pour ces petits êtres adorables qui demandent du temps. Pas pour l'instant en tout cas.

Petit garçon biologiste en herbe a maintenant orienté sa carrière vers les roches. Excellente idée.

vendredi 12 mars 2010

Quand tu commences ta journée avec une couleuvre...

Imaginez-vous une belle journée ensoleillée. Vous buvez un bon café.

Vous regardez par la fenêtre... et vous apercevez une longue couleuvre en train de se faire bronzer sur le capot de votre voiture.

Réflexe numéro 1: " Ais-je des ennemis moi?"

Car vous croyez, bien entendu, qu'une couleuvre ne grimpe pas sur les voitures toute seule.

Vous devez prendre la voiture ce matin là.

Et votre courage à deux mains.

Lorsque vous tentez de chasser la couleuvre du capot, vous osez à peine lui toucher car vos craintes enfantines, qu'elle se retrouve dans vos pantalons, remontent à la surface de façon plus rapide que le déplacement de la-dite couleuvre.

Lorsque vous osez enfin lui donner un coup de pouce pour atterir chez le voisin, ce vertébré à langue fourchue se faufile dans un minuscule trou dans le capot près du pare-brise.

Réflexe numéro 2: "bah, elle va sortir par le moteur et aller au sol. 1-0 pour moi."

Vous ouvrez complètement le capot pour vous réjouir de sa fuite. Elle est entortillée sur quelques pièces de voiture dont j'ignore le nom et que je n'ai pas envie de connaître leurs fonctions.

Vous tentez de jouer de l'épée avec un bâton pour faire fuir cette chose de votre propriété. Échec. Vous sortez les grands moyens et arrosez la chose.

L'animal a été plus rapide que vous. Elle est maintenant cachée dans un trou dans le côté passager.

J'ai une couleuvre dans "l'aile" de ma voiture...1 point pour vertébré-langue fourchue.

Réflexe numéro 3: "Dites-moi...svp...qu'il n'y a pas un petit trou qui communique avec les pieds du côté du passager"

Vous sortez votre lampe de poche et commencez à explorer les fonds secrets du côté du passager à l'intérieur de la voiture. Vous remarquez qu'il y a (des chips, des roches, des feuilles) une ouverture lorsque le tapis se termine. Mène-t-il à la cachette secrète?

Vous n'en avez aucune idée. Mais votre imaginaire vous dit "ouiiiii et elle va grimper dans tes pantalons lorsque tu conduiraaaas".

Je suis déjà en retard, je dois partir. Et j'ai une couleuvre dans ma voiture.

Je quitte donc la maison avec ma couleuvre, blanche de peur que l'animal jaune et noir vienne me rendre visite alors que je suis coincée au volant. Je m'imagine sur l'autoroute avec la chose qui sort du trou et se faufile sur mes cuisses, sur mon corps, dans mon cou...J'ai chaud.

Je quitte la voiture pour faire mes achats. Je reviens des magasins. Et si la langue fourchue est entrée dans ma voiture durant mon absence? Petite inspection. Rien en vue. On repart direction maison.

Je l'ai presque oublié. Je conduis sur l'autoroute.  J'aperçois soudain la longue couleuvre sortir du trou par lequel elle était entrée et atterir sur mes essuie-glaces. Dans ma face.

Au moins elle n'est pas dans mes pantalons. Mais elle est encore là. 2-1 langue fourchue.

Je rigole en voyant sa face combattre le vent. Mais c'est qu'elle est tenace! Elle se met à ramper sur mon pare-brise, de haut en bas, de gauche à droite. Au grand vent. Je continue à conduire en regardant ce spectacle de national geographic.

Nous arrivons, ma nouvelle amie et moi, dans un mini embouteillage dû à des travaux de construction. Je rigole cette fois-ci vraiment fort en m'imaginant la tête des autres conducteurs qui voient passer une voiture avec une couleuvre sur le pare-brise. Une idée me passe par la tête: "mmm et si je partais mes essuie-glaces?".

J'imagine déjà la couleuvre faire un vol plané sur l'auto d'à côté. Mmmm tentant.

Mais imagine aussi que la couleuvre se fait "frapper" par mes essuie-glaces et que son sang froid éclabousse mon pare-brise et me cache la vue. Moins tentant.

Je continue donc ma route avec ce truc qui ondule dans ma fenêtre et qui doit avoir mis ses crampons car étrangement, elle ne part pas au vent.

Arrive enfin à la maison, morte de rire.

Je prend les grands moyens: des pinces à spaghetti. Je n'ai qu'à la prendre (ouaaassshhhh) et la déposer dans la nature...chez les voisins. De l'autre côté de la rue du moins. Il y a une forêt pas très loin. N'importe où mais pas sur ma voiture.

Je n'ai eu qu'à la pousser un peu avec les pinces et elle a rampé jusqu'au sol...dans la cour...j'ai alors lancé une grosse chaudière dessus afin d'être certaine qu'elle ne prenne pas le bord de mon jardin. Fière de mon coup, je ne savais plus trop quoi faire avec la chaudière virée à l'envers, tenant prisonnière la couleuvre.
1 point pour moi. 2-2.

J'ai décidé que j'allais profiter du moment et avoir l'air d'une maman cool auprès de mon jeune garçon biologiste en herbe en lui montrant ma belle prise. La réalité était que petit garçon n'avait pas peur des couleuvres et qu'il pourrait sûrement me libérer de mon problème...

Lorsque les garçons sont arrivés de chez papa, ils se sont empressés de voir ce beau cadeau sous la chaudière.

Vide la chaudière. Rien. Nothing.

3-2 pour langue fourchue. Elle s'est sauvé.

Nous n'avons pas revu notre amie jaune et noir de l'été passée. Même pas dans mes radis. Peut-être faudrait-il demander aux voisins...

Ah et quelqu'un a envie de venir manger du spaghetti?

(Quoi...je pourrais vous raconter l'histoire de ma tortue qui s'est suicidée.)

mercredi 10 mars 2010

La communication...héritage pour nos enfants

La communication, c'est quand tu es capable d'exprimer à l'être aimé tes craintes, fondées ou non.

La communication, c'est quand tu es capable d'écouter l'être aimé et de recevoir ses paroles de façon attentive et sans filtre.

La communication, c'est quand tu expliques à un enfant qu'il est important de dire ce qu'il ressent.

La communication, c'est de dire directement à une personne ce qui ne te plaît pas chez elle, et non à tout ton entourage.

La communication, c'est lorsque tu es capable de recevoir des idées et de prendre le temps de réfléchir à la question.

La communication, c'est quand tu expliques clairement tes attentes et tes besoins.

La communication, c'est quand tu reformules des paroles dites pour être certain d'avoir interprété de la bonne façon.

La communication permet de vivre en harmonie avec soi-même et les autres.

Pourquoi est-ce si difficile de communiquer?

La communication s'apprend et se pratique. Heureusement.

Et si nous offrions ce bel héritage à nos enfants?

lundi 8 mars 2010

Comment faire manger du tofu à vos enfants?

J'ai déjà entendu petit garçon dire: miaaam on mange du tofu! Et de le crier à son grand frère. Et le grand frère de répondre: yéé.

Utopie? Non. Même pas de lavage de cerveau. Simplement un tout petit peu de créativité.

Voici la recette d'une simplicité déconcertante qui est à l'origine de ces paroles:

Ingrédients: 1 paquet de tofu nature ferme, 2-3 pincées d'épices BBQ et un peu d'huile d'olive.

Couper le tofu en petits cubes et mettre dans un bol. Ajouter l'huile et les épices BBQ et mélanger.
Faire sauter les cubes dans la poêle, dans un peu d'huile d'olive, jusqu'à ce qu'ils deviennent légèrement croustillants.

La touche magique consiste à enfiler ces cubes sur des bâtons à brochette ou des bâtonnets de popsicles. Maintenant, ce n'est pas du tofu en cube, non non. C'est une brochette de "rat de motte" comme dans le film de Shrek. Comme Shrek est peut-être moins à jour, il existe sûrement une autre appellation qui donne envie de se risquer à manger la brochette...

Sinon, des cure-dents + des cubes = agencement de molécules, robot, animaux, etc etc.

L'important est d'avoir du plaisir...et quand le plaisir donne le goût, maman peut enfin dire: on mange du tofu! Et les enfants de répondre yééé.

vendredi 5 mars 2010

Semaine de relâche et mise en forme

Les vacances avec les enfants, le soleil, l'arrivée du printemps. Tout, mais absolument tout était en place pour passer de belles vacances. Et ce fut le cas! (du lundi à ce matin du moins ;))

Lundi: journée relax. Nous avons fait le vide. Aucun objectif, aucun délai, aucune attente. Résultat: tous les trois, nous avons décompressé. Et ce fut une excellente préparation pour passer en mode vacances. Au niveau de la remise en forme, mon objectif était de bouger cette semaine. Nous avons donc, pour la première journée, joué au hockey dehors et pris une longue longue marche sur la route du bord d'un lac. J'ai également honoré mon abonnement au gym lundi. Pas pire comme début de semaine.

Mardi: direction zoo de Granby. Ce fut une superbe journée ensoleillée. Le zoo l'hiver est intéressant car tu as une bonne raison de marcher toute la journée à l'extérieur. Les enfants ont beaucoup aimé. En vedette: des ours (ça ne dors pas ça l'hiver?), des éléphants (dans la neige), des singes (en train de faire des bébés et l'éducation sexuelle des enfants présents par le fait même), chameaux (dans la neige), lamas (avec leurs face de...), etc etc.

Mercredi: nous étions "addicts" au soleil, alors direction forêt de papi. Nous avons passé une autre journée de plein air. Grand garçon, en sa qualité d'ex scout, nous a cuisiné des toasts sur le poêle à bois. Les enfants étaient complètement détrempés et heureux. Même une grippe n'a pas osé venir assombrir leur bonheur de jouer dehors. Elle aurait eu toute une opportunité: petit garçon a pris sa botte dans un trou tout mouillé. Disparue, la botte. Oups, garçon en chaussette dans le banc de neige jusqu'à l'arrivée des secours: papi. La botte fut sauvée, petit garçon aussi. Et cet événement fut raconté comme une aventure très cool! Belle fin de journée en soupant chez papi-mamie.

Jeudi: nous étions supposés aller visiter une écurie avec une amie mais cette dernière était malade. Changement de plan: des amis. Plein d'enfants qui ont joué dehors, au parc, à l'intérieur. Comme les enfants s'amusaient, j'ai eu une soudaine envie de bouger. De profiter du soleil qui entrait à l'intérieur de la maison. D'écouter de la musique. Que fait-on avec ces 3 ingrédients?? Du grand ménage de printemps! J'ai enfin une cuisine épurée et replacée qui donne envie de cuisiner!

Vendredi: Outre mon humeur décrite dans le billet précédant, je suis allée faire des trucs "de grandes personnes": commissions, porter les papiers d'impôts, etc. Souper avec M. amoureux et les 4 enfants. Belle soirée malgré mon humeur mentionnée précédemment. Pour rester dans la lignée mise en forme, j'ai aussi fait du tapis roulant aujourd'hui. Sans oublier la peinture que nous avons fait ce matin, petit garçon et moi. Ses talents d'artiste épatent mon coeur de maman!

Voilà le résumé de ma semaine de congé. Je suis très heureuse d'avoir décidé de prendre ces vacances, question de passer du temps avec mes garçons. Juste arrêter le temps en rangeant les boîtes à lunch, les sacs d'école, les documents de travail...j'aurais pris des semaines et des semaines encore.

Vraiment, une très très belle semaine.

Mes sautes d'humeur d'aujourd'hui n'ont plus lieu d'être quand je repense à cette belle semaine que je viens de passer avec mes deux beaux amours. N'est-ce pas ça le bonheur. Toutes les petites choses que l'on apprécie dans la vie. Dans notre vie.

Mon objectif pour la semaine 2 de remise en forme? Marcher sur l'heure du diner. Bouger à chaque jour au moins 30 minutes. Et effectuer un retour au travail de façon sereine...et efficace pour être présente à la maison plus tôt. mmm. A suivre.

Il y a des jours comme ça...

Il y a des jours comme ça...où tout, mais absolument tout vous énerve. J'ose espérer que c'est hormonal et non l'expression de mon caractère naturel.

Heureusement, ces journées avec un tout petit j sont des exceptions.

Durant ces journées avec un tout petit j, vous n'avez plus vraiment envie de ce qui vous fait envie habituellement. Vous remettez en question ce projet x, ou ce projet y. Cette relation x, ou cette relation y. Ce travail x, ou ce travail y.

Ces journées de petits j arrivent comme ça, sans crier gare.

Aujourd'hui était une journée tout petit j. Nous avons pourtant passé une semaine merveilleuse. Avec un grand S. Décrochage complet. Retrouvaille avec mes enfants. Plaisir familial. Rien ne prédestinait cette journée à être un petit j.

Je vous fais un aveu...vous êtes en train d'assister live à un spectacle de fille qui se ment à elle-même. La vérité est que quelques trucs me prédestinaient à l'humeur de schtroumpf grognon. On arrive à la fin de mes vacances et j'ai mal dormi en rêvant à mon travail. J'ai angoissé dans mon rêve (imaginez!) en tentant de régler des problèmes au travail (imaginez!!!). Le décrochage total de la semaine que je viens de passer vient de se faire ramasser en cinquième vitesse par le retour des responsabilités.

S'ajoute à cela la frustration si mauvaisement contenue de tout ce qui entoure la moitié génétique masculine des enfants. Disons, pour rester dans des mots d'adultes, que le modèle de base-géniteur a oublié d'introduire dans sa bibliothèque une série de livres sur l'éducation responsable des enfants. Dans la bibliothèque vide n'y figure pas non plus de livres sur l'art du respect, ni l'art de respecter ses engagements, ni sur l'art d'honorer sa génétique. Encore moins sur l'art de montrer l'exemple.

Dans ma bibliothèque à moi, comme vous pouvez voir, aucun livre sur comment contrôler sa frustration ne semble s'y trouver.

Quoi qu'il en soit, le mauvais rêve et la frustration d'une autre vie qui te revient toujours en pleine face (enfants commun = relation souhaitable ou non jusqu'à l'âge d'être grands-parents) sont les deux facteurs qui ont, disons-le, massacré mon humeur aujourd'hui. Mais la bonne nouvelle, c'est que ça ne se reflétait pas trop de l'extérieur. Mais de l'intérieur, même les voitures sur l'autoroute me tapaient sur les nerfs.

Avez-vous déjà remarqué que lorsque ce n'est pas votre journée, tout semble pire. C'est cette journée là que la madame du dépanneur ne veut pas que tu retires de l'argent comptant et t'explique avec son air bête où se trouve le guichet. C'est cette journée là que tes doutes sur les sentiments nostalgiques de M.amoureux versus ex relation reviennent te laisser un goût amer dans la gorge. C'est cette journée là que le café que tu as acheté goûte mauvais. C'est cette journée là que tu te regardes dans le miroir et que tu trouves que tu as vieilli. C'est cette journée là que ton fils renverse tout sur lui. Rien à faire, tout t'énerve.

Heureusement, ces journées là sont rares. Et évitables. Je dois ACCEPTER ce que je ne peux changer: l'autre partie d'ADN de mes enfants. Assumer aussi mes choix: la vie de monoparentale. La famille non-nucléaire. Changer ce qui peut me déranger: je peux changer de travail s'il m'angoisse à ce point. Mettre des limites: je peux accepter quelle place l'ex de monsieur, l'ex de madame prennent dans ma vie, et quelle est ma limite de tolérance face à ces places.

Et surtout, comme je le disais si bien tantôt à M. Amoureux, nous pouvons décider des pensées qui nous passent dans la tête. Décider quelle paire de lunettes nous mettons. Ou quel filtre on décide de mettre aujourd'hui. Sans nier ce qui se passe, on choisi ce sur quoi on va concentrer nos efforts. Notre énergie.

Je dois vraiment mettre ces solutions en pratique. Accepter, limiter, changer...au nom de ma santé.

Mais ça fait tellement du bien de se plaindre parfois!! Me semble que je prendrais une doudou et un petit bouillon de poulet...

Sur ce, je vais aller changer de lunettes et je vous reviens avec un texte beaucoup plus positif: la semaine de relâche et un petit résumé de ma semaine 1 "remise en forme".

lundi 1 mars 2010

Remise en forme prise 1

Laissez-moi vous raconter ma petite histoire santé.

J'ai été une enfant et une adolescente active. Très active. Comme la plupart des enfants des années 80, je jouais dehors les deux pieds dans la rosée jusqu'à l'arrivée du bonhomme sept heures.  Des heures de créativité, d'air pur, d'expériences, de cardio.

Du cardio, heureusement, car je me régalais aussi du menu des années 80.

Au fil des ans, mon intérêt sportif s'est concentré sur le basketball et la course à pied.

Parlons-en de la course à pied. Mon meilleur ami: la montre chronomètre hyper-high-tech que j'avais reçue en cadeau. Je ne sais pas après quoi je courais exactement, mais j'avais une motivation intrinsèque ancrée profondément dans mes souliers. Je m'entraînais et m'auto-motivais en notant tout dans un cahier, certaine de me surpasser à chaque fois.

Le midi à l'école, le soir à la maison. Sur une piste, dans la rue, dans la forêt...en compétition avec d'autres coureurs, en compétition avec moi-même. J'ai ressenti le bien-être du coureur, cet état de calme pour lequel courir devient une nécessité.

Puis arriva les études collégiales. La vie en appartement. Les partys. Le chum stable (lire on écoute des films et on mange). Les 2 pour 1 chez McDo (je sais, je sais). L'université. La vie d'étudiante je-ne-sais-cuisiner-que-des-pâtes-on-dirait. Les amis pas très sportifs mais oh combien drôles.

Arriva ensuite grossesse numéro un et la sensation d'une faim pour deux, d'un menu pour quatre. Arriva ensuite grossesse numéro deux et une vie douce à la maison, merveilleuse...mais qui vient dans mon cas avec le "j'aime bien faire des gateaux maison". Suite à cela, stress au travail, vie sédentaire de bureau, séparation et tout le tralala.

Mes hanches se sont chargées de me rappeler ces beaux souvenirs du passé alors que les deux palliers d'escaliers à mon travail me rappellent subtilement que ma systole-diastole n'est pas tout à fait prête pour le marathon de Montréal.

Quoi qu'il en soit, je pourrais continuer des pages et des pages sur les raisons de ma forme douteuse et mon énergie non renouvenable...car dans la vie, tout est matière à ne pas avancer quand on veut bien se trouver des raisons. Ma vraie raison? Plusieurs facteurs sans doute, mais le manque de motivation et de discipline jumelé à une gourmandise font que je n'ai pas, consciemment ou inconsciemment, intégré l'équilibre physique en haut de ma pyramide.

Ceci étant dit, je suis quand même active. Je marche sur l'heure du diner, j'ai une inscription au gym que j'honore de plus en plus souvent et j'ai deux garçons que j'élève seule. Un brûle-calories efficace.

Par contre, vie stressée, repas rapides, excès alimentaires de gourmande finie et mauvais comportements alimentaires profondément ancrés difficiles à tasser font aussi partie de ma vie.

L'équation résultante est un besoin viscéral, aujourd'hui, 34 ans, de me remettre en forme. Un besoin de ressentir la nécessité et le plaisir de bouger, pas simplement l'obligation. Un besoin aussi de me donner dans quelque chose qui me fait du bien, qui me motive...qui est par de surcroît un anxiolytique naturel. Quelque chose que j'ai envie de mettre bien souligné dans mon agenda. Une priorité. Comme les enfants.

Au niveau de la théorie, je sais exactement quoi faire pour me remettre en forme et vivre une vie plus saine. C'est au niveau des comportements qu'il faut agir. Les comportements et les shémas internes. A l'heure actuelle, mes tentatives de remise en forme et l'intégration d'une alimentation équilibrée en tout temps dans ma vie déjà remplie ont eu du succès...2 semaines...1 mois... Il s'agit par la suite qu'un événement survienne et l'équilibre fragile est rompu et la routine passée revient sournoisement.

J'ai cherché une carotte perchée au bout du fil qui m'assurerait une motivation suffisante pour tenir quelques mois et ainsi renverser la balance et ressentir le besoin viscéral de faire de l'exercice comme avant. Un besoin qui m'amènera à intégrer l'activité physique et prendre le temps de préparer des repas maison et sains au top de ma pyramide de priorités et non variable selon mon temps disponible et mon humeur du moment.

J'ai trouvé ma carotte. Un petit défi pour commencer qui m'aiderait à garder le cap dans les moments de fatigue, les moments de fin de journée qui ne te donnent plus envie de courir sur un tapis face à un mur en t'imaginant en Écosse dans les campagnes verdâtres (bon, j'exagère un peu).

Voici le défi: la course à la vie CIBC  (https://www.cibcrunforthecure.com/html/login.asp)

Courir 5 km pour une bonne cause: le cancer du sein. En octobre. Une bonne cause et 7 mois pour me stimuler sur le plan de l'activité physique. Une motivation suffisante pour moi.

Alors... quelqu'un vient courir?