mardi 27 avril 2010

Envie de partir

Aujourd'hui, je partirais. Je partirais avec mes valises et mon amoureux, très loin. Une semaine. Le temps d'une pause.

Sans les enfants cette fois-ci. Juste M. amoureux et moi. Pour découvrir, pour se découvrir.

Pour ressentir la différence, sentir la nouveauté. Peu importe la destination. No where, planifié, n'importe quoi. Assez loin pour nous dépayser. Pour recadrer notre vie dans l'art du moment présent.

C'est en observant d'autres cultures, d'autres façon de faire que l'on arrive à relativiser notre existence. Les détails sans importance de notre petite vie deviennent des détails, justement. Nous avons une énergie soudaine pour profiter du moment présent, un désir de vivre selon ses convictions en tout temps.

Tu finis par réaliser que peu importe ce que tu as envie de faire dans la vie, l'important est de créer la vie que tu désires. Tu réalises que des milliers de personnes mènent une existence différente, mais c'est leur réalité. Tu tentes d'incorporer ta réalité dans ce monde et c'est souvent à ce moment que tu réalises l'immensité de tes choix et l'importance de la simplicité. Tu te rends souvent compte que courir, ça ne sert à rien. Tu as plutôt envie d'arrêter un peu et de profiter.

Loin de chez toi, tu goûtes différent, tu sens différent, tu touches différent. Tes sens sont en éveil et découvrent de la nouveauté. Un rien t'émerveille car tu es en mode ouverture.

J'adore voyager. Découvrir. Voir. Apprendre. Ressentir.

Vais-je le faire? Si je fais le parallèle avec Freud, le ça, le moi et le surmoi se querellent actuellement dans mon cerveau.

Le ça: "Allez...vas-y! Tu n'as qu'une vie à vivre. Tu dois profiter du moment présent. Tu ne sais pas de quoi sera fait demain, alors vie donc. Tu as envie de partir, eh bien pars! Ta santé est plus importante que tout. Partir te fera du bien. Tu te donnes déjà assez comme ça avec tes enfants et ton boulot, tu le mérites."

Le moi: "ouien...le travail peut attendre une semaine...les enfants peuvent voir papa et papis-mamies...tu feras des coupures de budget en revenant...patron voudra te donner une semaine de vacances à tes frais...sais pas trop..."

Le surmoi: "hello!!! Tu es dans le jus au travail. C'est compliqué placer tes enfants une semaine. Ton argent, c'est pour l'école de ton fils, et si tu en as de surplus, c'est pour une sécurité. Tu dois rénover ta maison pour pouvoir la vendre. Non, reste et travaille. Tu n'as même plus de semaine de vacances de dispo. Tu devras la prendre à tes frais et aller demander à M. patron. C'est décidé, tu reste ici. La fin de l'école arrive en plus."

Voilà la trilogie neuronale qui m'habite depuis ce matin. Est-ce la température? Est-ce parce que M. Amoureux avait parlé de son envie à lui de quitter une semaine? Est-ce parce que nous avons eu du plaisir en fin de semaine et que j'ai envie de vivre un autre moment sans responsabilités avec lui? Est-ce parce que je regardais des trucs d'autres pays sur internet cette semaine? Est-ce un besoin de fuir mes responsabilités? Est-ce ma tête qui me dit stop? Est-ce hormonal?

La raison est sans importance. Le désir est présent, et pour l'instant le rêve me détend.

Vais-je partir? Je ne sais pas. Mais si je pars, ça sera pour mieux revenir.

mercredi 14 avril 2010

J'ai une commode pleine de chapeaux

J'ai une commode pleine de chapeaux. Chaque chapeau est différent, unique et entier. Mais certains sont plus poussiéreux que d'autres.

J'ai le chapeau-maman. Un chapeau rose avec des coeurs.

Le chapeau belle-maman: Un chapeau bleu avec des fleurs.

Le chapeau-amoureuse. Un chapeau chaud et lumineux.

Le chapeau femme: Un chapeau coloré et rafraîchissant.

Le chapeau-ex: Un chapeau rapiécé.

Le chapeau-patronne: Un chapeau-parapluie.

Le chapeau-amie: Un chapeau plein d'imprimés.

Le chapeau-employée: Une tuque à pompons.

Pleins de chapeaux que je porte tout au long de mon quotidien.

Mais tel un cordonnier mal chaussé, je suis un chapelier mal coordonné.

Le fait de porter différents chapeaux dans notre quotidien est une normalité selon les psys. Les questions à se poser sont: sont-ils lourds à porter? Et si oui, lesquels?

La tête pleine de projets, je n'arrive pas à utiliser tous ces chapeaux de façon satisfaisante à 100%. Aucun chapeau n'est lourd à porter. La lourdeur vient du fait que je suis incapable de profiter de ces chapeaux en totalité.

J'aurais envie de mettre mon chapeau femme et d'aller marcher, me reposer, prendre un bain, lire, relaxer, rêver, aller au gym, faire du yoga, écrire, discuter... Quand je porte le chapeau-femme, au moins j'écris. Mais le reste me fait souvent défaut. J'ai envie de le porter plus souvent et plus longtemps.

Le chapeau maman, je le porte souvent. Toujours en fait. Mais le soir, il a tendance à partir au vent. Dans le brouhaha quotidien, je manque parfois d'énergie à la fin de la journée pour être totalement en contrôle de mes moyens et disponible mentalement. Et ça me fâche. Car cette baisse d'énergie ne devrait pas être toujours dans la plage horaire "disponible pour mes enfants". Mais c'est le soir. Et elle l'est souvent. Quand il ne part pas au vent, il se chicane avec le chapeau de cuisinière, femme de ménage, ramasseur de poubelles, professeur de devoirs. Je devrai y faire de la place...

Le chapeau amoureuse est très confortable. Tout le monde aimerait qu'il devienne indémodable, ce chapeau tout chaud.

Le chapeau patronne est un chapeau parapluie. Parce que dans mon milieu de travail, un patron ça désamorce les crises. Les tempêtes et les débordements. Le parapluie protège un peu le patron, mais je dois faire attention. Aucun parapluie n'est à l'abri d'une bourasque de vent. Et des vents en continue abîment le parapluie. Il est primordial que j'enlève ce chapeau là le soir venu. Parce que ces temps-ci, les vents sont froids...mais encore acceptables.

Tous ces exemples démontrent à quel point l'équilibre travail-famille-amis-loisirs-santé est important. Et force est de constater que nous ne pouvons pas porter tous ces chapeaux à la fois de façon parfaite. Nous sommes limités, nous les humains, en temps. A nous de porter les chapeaux qui nous sont les plus chers durant les 24 heures d'une journée et tout au long de notre vie.

J'y travaille. Lentement mais sûrement. Mon désir de changement et d'accomplissement a tendance à prendre le dessus sur mon insécurité. Très bonne nouvelle. Surtout lorsque tu baignes dans le coaching...

En attendant, je vais remplacer les chapeaux par les casquettes estivales plus légères.

Et à tous ceux et celles qui sentent qu'ils sont parfaitement en accord avec leurs choix de vie et qui ont un équilibre satisfaisant, je vous lève mon chapeau!

Pour les autres, ne vous découragez pas. En se posant les bonnes questions et en chassant les peurs, on arrive à de beaux résultats.

lundi 12 avril 2010

Je fais ma valise

M. Amoureux et moi sommes amoureux. Naturellement. Car suite à une séparation, à moins de retomber dans les mêmes patterns, nous sommes habituellement plus critique et sage à la fois face à nos choix de vie.

Donc si nous sommes ensemble, c'est que nous nous aimons.

Nous nous aimons, donc naturellement nous avons envie d'être près l'un de l'autre. Même si être monoparental a ses avantages finalement.

Nous habitons chacun notre maison. Mais rêvons d'une vie de famille. Nous en avons toujours rêvé. Seul le modèle a changé.

Nous allons donc, dans l'ordre naturel des choses, probablement un jour habiter ensemble. Malgré les crisettes de réajustement.

Et j'ai décidé de faire ma valise. Ma valise de famille recomposée. Pour qu'elle soit prête lorsque ça sera le temps. Voici ce qu'elle contiendra:

De l'amour. Beaucoup d'amour. Pour solidifier les fondations.

De l'écoute, pour comprendre. Pour comprendre les façons de penser des autres membres de la famille. Leurs façons de voir la vie.
De la créativité, pour réinventer notre famille.

De la patience, beaucoup de patience. Envers mes enfants et mes beaux-enfants. Ainsi que M. amoureux qui peut, une journée, trouver mes enfants énervants et vice-versa (pas le fun mais fait partie du lot il paraît ;).

De l'ouverture, pour comprendre que nos façons d'éduquer peuvent être différentes. Sans juger quoi que ce soit. Regarder en sachant que l'autre fait de son mieux.

De l'empathie. Pour se mettre à la place des enfants et de son amoureux. Tenter de comprendre leurs réaction au lieu de s'y opposer et s'énerver.

De la sagesse, pour se libérer du passé.

De la présence, pour créer une stabilité, élément manquant lors d'une séparation.

Et pour terminer, du plaisir. Beaucoup de plaisir. Pour créer de beaux souvenir dans la tête de chacun...

Voilà, ma valise est faite. Je vais aller faire celle des enfants maintenant...et je vous invite à faire la vôtre. Il n'est jamais trop tard pour refaire sa valise et l'épurer un peu...