dimanche 13 juin 2010

Réserves insoupçonnables de temps

Nous avons 24 heures dans une journée et nous pensons toujours bien l'occuper. Est-ce vrai?

Durant ma phase de vie universitaire, incluant études, travail et vie sociale, je trouvais mon horaire bien chargé. En libérer une case pour y effectuer un ajout représentait tout un défi.

Un petit ajout tout doux s'est pourtant manifesté. Avec un bébé et l'université, c'est certain, j'avais atteint ma limite de temps.

Lors de mon entrée dans le monde des adultes, avec un vrai emploi de madame - vous savez ceux qui prennent 40 heures et plus-, j'ai encore trouvé du temps pour caser emploi et bébé.

Un deuxième bébé. Là c'est certain, un travail, deux enfants, c'est suffisant. Les mamans qui ont 4 enfants et qui travaillent méritent de se faire appeler Madame avec un grand M. Tel était ma conclusion à l'époque.

Dans cette case horaire a réussi à s'y greffer un cours universitaire du soir. C'est que la madame aimait les études et surtout, la psychologie. Petit baume intellectuel sur l'emploi routinier de l'époque.

Un jour, l'équation normale 2 adultes, 2 enfants...devint 1 adulte, 2 enfants. Une façon d'apprécier le temps libre...qui devint déficient.

J'ai probablement voulu tester mes limites en y ajoutant une animalerie -Freud qualifierait la chose comme un manque d'affection - comprenant lapin, hamster, poissons, tortue et perruche. Le cours universitaire n'a pas été renouvelé mais a été remplacé par deux séances de formation de coaching par semaine.

Un adulte, deux enfants, une animalerie, un travail plein temps, des cours du soir...et arriva un nouvel amoureux avec deux charmants beau-fils.

Je devais donc ajouter une case horaire pour téléphone, sorties, poupounage et maison propre (quoi...).

Le bain a quelque peu débordé et heureusement l'animalerie s'est éliminée naturellement et les cours de coaching (et le ménage!) ont été mis sur le "hold".

Le travail, les enfants, le chum, c'est suffisant.

Mais voilà. Sûrement pas. Puisque depuis trois semaines, on peut y ajouter la gestion de la rénovation de ma maison, les cours de soccer de fiston, la rencontre d'évaluation scolaire de petit garçon, les rendez-vous qui vont avec l'achat d'une maison, les nombreuses soumissions de tout et de rien, du nouveau personnel à former à mon travail, l'absence de mon collègue de travail qui se résume à -je-ne-peux-pas-vraiment-prendre-congé, rendez-vous chez le médecin, inscription nouvelle école, camp de jour, la perte de mon merveilleux lave-vaisselle et ah oui, on a cloné ma carte de guichet.

J'analyse le temps ce soir parce qu'il m'a manqué, justement. Je réalise qu'on a tous du temps. Du temps en réserve insoupçonnable. Mais parfois au détriment d'autres facteurs.

Je réalise que ces derniers jours intenses m'ont fait oublié de prendre du temps pour moi, d'apprécier le temps passé avec M. amoureux. J'ai oublié de bien manger et délaissé la marche du midi. Seuls les enfants n'ont pas trop souffert de mon déséquilibre temporel.

Heureusement, l'histoire se termine bien.

J'ai avancé plusieurs projets stagnants, comme la rénovation et la mise en vente de ma maison et le dossier enfant-qui-doit-faire-rattrapage-d 'été-et-qui-change-d'école.

Suite à cette petite dose de stress, je tente de revenir à la normale, en appréciant deux fois plus mon temps.

La suite de l'histoire me plaît: un déménagement, une nouvelle vie de famille. Encore du temps à libérer. Encore de l'énergie à donner.

Il ne faudra pas oublier de prendre le temps de vivre cette fois-ci. C'est justement ce qui nous donne la force et l'énergie de faire avancer les projets qui nous tiennent à coeur, comme celui-ci.