mardi 13 juillet 2010

Travailler pour travailler

Je travaille pour payer le professeur qui enseigne à mon fils cet été. Rattrapage essentiel. Parce que je n'ai pas le temps de le faire, je travaille.

Je travaille pour payer l'orthopédagogue à fiston cet été. Rattrapage essentiel. Parce que je n'ai pas le temps de le faire, je travaille.

Je travaille pour payer ma future femme de ménage. Je n'ai pas le temps de tenir la maison propre, je travaille.

Je travaille pour payer les lunchs et repas pré-faits, parce que je manque de temps pour cuisiner. Je travaille.

Je travaille pour payer le gym, parce que le travail est stressant et faire de l'exercice aide à décompresser. Je boude le gym par manque de temps et d'énergie à la fin du travail.

Je travaille pour payer le service de garde. Car je ne peux garder les enfants, je travaille.

Je travaille pour me payer des tonnes de livres et cours sur le stress, l'anxiété et le mal-être au travail.

Je travaille pour payer ma belle maison. Car comme je travaille, je me dis que j'ai le droit de me permettre une belle maison.

Je travaille pour payer mon essence, pour aller travailler.

Je travaille pour payer ma future psy, pour m'enlever la culpabilité de ne pas éduquer mes enfants comme je le souhaiterais, parce que je travaille de longues heures.

Travailler est merveilleux. Lorsque l'on aime ce que l'on fait. Pour s'accomplir, pour avoir le sentiment d'être utile à la société, pour rencontrer des gens, pour avoir une certaine qualité de vie, pour faire vivre sa famille, pour pour pour.

Pour des raisons qui sont propres à nous, et toutes aussi bonnes les unes que les autres.

C'est dans le "on en veut toujours plus" que je médite ce soir. A quel prix. A quels sacrifices sommes-nous prêts à se plier pour vivre en lien avec nos valeurs?

Moi ma valeur première est la famille. Et étrangement, j'ai le sentiment ce soir de dépenser mon énergie loin de mes valeurs. Très loin.

Comme ma tête ne veut rien comprendre, c'est rendu à mon corps de me faire signe. Signe d'être à l'extérieur de la maison moins de 10h par jour, comme je le fais actuellement. Ce n'est plus par choix, ce n'est plus une envie.

Et je vois le temps filer à une vitesse folle, mes fils grandir...et mon ventre, mon coeur et mon corps tout entier me disent que je devrai revoir mes priorités. Parce que ma tête n'a pas encore compris.

dimanche 11 juillet 2010

Vive les cadeaux vivants

Aujourd'hui nous avons célébré l'anniversaire de petit garçon. Sept belles années ont passé depuis sa naissance. Sept années depuis que ce mignon petit bébé se blottissait au creux de mes bras. Snif.

Laissons la nostalgie des beaux moments de bébé un instant et concentrons nous sur le moment présent.

Pour ses 4 ans, petit garçon a demandé des poissons.

Pour ses 5 ans, petit garçon a demandé un hamster.

Pour ses 6 ans, petit garçon a demandé un lapin et une perruche.

Pour ses 7 ans, me disant qu'on avait terminé avec le département biologie, quelle ne fut pas ma surprise quand petit garçon me demanda...

Un cactus!

Oui, un cactus. Pour ses 7 ans. Euh...

Pour placer sur son étagère avec son fossile, ses étoiles de mer et sa roche qui mérite mention au livre record guinness selon lui pour-sa-forme-de-style-"yo mannnn". Un petit côté intéressé roches-bibittes-vertébrés...qui fait le bonheur de maman...et qui lui rappelle son bon vieux temps UdeM, département de biologie...

Bébé cute je disais...

Imaginez 7 ans plus tard, avec ses grands yeux bleus et ses trésors dans ses petites-grandes mains.

Ça fait du bien de s'arrêter, de respirer et de regarder le monde à traver les yeux de son enfant. C'est ce que j'ai fait ce soir au coucher. Avec une belle journée d'anniversaire où soleil, famille, piscine et sangria se côtoyaient, comment ne pas décrocher de sa vie de fou...et apprécier ceux que l'on aime.

C'est si facile lorsqu'on est fatigués ou même juste dans le quotidien de trouver des insatisfactions, frustrations,  améliorations...mais pourquoi ne pas prendre une pause et regarder ces petits êtres d'un autre oeil, droit dans les yeux.

Votre vie s'en trouve améliorée à l'instant même où vous changez votre regard...

Et ce même sans sangria ;)

samedi 10 juillet 2010

Zones de turbulences

Un enfant a besoin de se sentir aimé. Sécurisé.

Et de profiter d'une certaine stabilité. Stabilité dans l'environnement, dans les règles de vie et dans le comportement des parents.

Nous sommes 7 jours avant le déménagement dans notre nouvelle maison.  7 petits jours avant l'ancrage de nos familles respectives dans un endroit commun. 7 jours avant de rebaptiser les familles de 3-3 en LA FAMILLE de 6.

Nous avons déjà la maison. Et nos anciennes maisons en vente. Et nous nous promenons d'une maison à l'autre, telle une abeille butinant de fleur en fleur, rentrant tard à la ruche.

Comme notre nouvelle maison est située dans un quartier différent du nôtre, j'ai pensé inscrire mes enfants au camp de jour situé près de la nouvelle maison.

Excellente idée. Les enfants sont graduellement en train de tisser des liens avec les enfants de notre nouveau quartier. Graduellement je dis bien. Car chez nous, extraversion et sans gêne ne sont pas des qualités situées dans le top 10 de nos personnalités. Les liens seront déjà tissés pour la rentrée scolaire, un énorme stress en moins.

Jusqu'au déménagement, la fréquentation de ce camp de jour implique un bon détour de 20-30 minutes le matin et une stabilité totalement perdue en fin de journée.

En résumé, une course matinale plus exigeante que lorsqu'il y avait de l'école est en place le matin. Un camp de jour stimulant, mais oh combien épuisant et déstabilisant. Des soirées atypiques avec comme port d'attache 2-3 maisons. On soupe à la nouvelle maison car les activités de soccer et orthopédagogue et tout autres rendez-vous se font dans la même ville. Et on revient dormir dans l'autre maison. La vieille. Le passé.

Pour ajouter une touche finale à la déstabilisation de mes fils, leur papa a décidé que c'était cet été qu'il devait aller travailler à l'extérieur...pour 1'été quasi complète. Parfait timing...

Nous nous retrouvons donc avec deux petits garçons fatigués. Tannants. Qui recherchent constamment de l'attention. Qui se chicanent sans arrêt. Qui n'ont pas vraiment le temps de profiter de leurs anciens amis, qui leur manquent. Une maman épuisée. Frustrée de faire vivre cet horaire de fou à ses fils, alors qu'ils devraient profiter de l'été et décrocher...comme leurs deux petits beaux-frères qui reviennent de vacances avec leur mère...et la majorité des autres enfants.

Accepter ce que l'on ne peut changer dit-on...proverbe à travailler!

Deux petits garçons qui ne recherchent qu'un point d'ancrage. Une stabilité quelconque. Et qui ne provient pas de leur seul point d'attache de leur vie passée, leur maman. Trop occupée. Trop crevée en fait.

Bref, petite prise de conscience essentielle a été faite hier soir car je dois absolument rester leur pillier de sécurité. Pour que toute cette transition se fasse en douceur.

La solution? Je n'en sais rien. J'ai l'impression que tout ce que je fais est essentiel. Le travail, épuisant mentalement, et dont j'éliminerais le premier se doit d'être continué...question de survie financière pour l'instant. Et trop de changements en cours pour penser à changer de travail en ce moment.

Les fêtes de tout le monde, les inscriptions à toutes les écoles, camp de jour, les rénovations de ma maison, la mise en vente, l'achat de la nouvelle maison, la préparation de la nouvelle maison, la préparation du déménagement et toutes les listes entourant ces activités sont stimulantes mais demandent de l'énergie.

Il faut parfois passer des zones de turbulences afin de se rapprocher de ses rêves et projets de vie.

Et la seule chose dont je suis certaine ce matin est que je n'ai aucun doute sur la décision que nous avons pris d'aller habiter ensemble.

L'autre bonne nouvelle: les garçons adorent la maison. Les garçons aiment beaucoup leur nouveau beau-père et beaux-frères. Et lorsque nous sommes six, tout roule parfaitement bien. La cohésion entre les deux familles est très bonne à mon avis.

Bon, allez, je vais passer du temps avec grand garçon qui vient tout juste de se réveiller...question de stabilité!!