vendredi 26 février 2010

Ethnocentrisme et rituels de cabane à sucre

Vous connaissez l'ethnocentrisme? C'est cette façon qu'à l'être humain de croire que le centre de la normalité, c'est lui!

J'ai vécu un épisode d'ethnocentrisme lorsque j'ai parlé de nos habitudes printanières de cabane à sucre avec des collègues de travail:

Moi: "C'est si bon lécher la palette..."

Collègues:  "Hein?"

Moi: "Voyons, lécher la palette.."

Collègues: "Lécher what?"

Moi "Ben voyons! Vous savez, à la cabane à sucre, on trempe une palette de bois dans le liquide pré-sirop qui chauffe...et on lèche! C'est juste très délicieux."

Collègues: "Toute la famille, dans le même chaudron? Ewww"

Moi: "Voyons, c'est en ébullition! Penses-tu que miss microbes laisserait ses enfants se mettre la langue n'importe où?"

(Le summum de leur incrédulité fut lorsque j'ai osé leur confier que nous avions des palettes gravées à notre nom)

Voilà. Je croyais sincèrement que c'était une pratique courante, du moins dans ma région. Mais non. C'est plutôt un rituel familial, notre rituel à nous (bon probablement à quelques autres aussi ;)

Grand garçon il y a quelques années à la cabane à sucre familiale de papi-mamie

Un rituel que mes fils adorent à l'arrivée du printemps. Nous allons à la cabane à sucre de papi-mamie, une toute petite cabane charmante qui représente de beaux souvenirs.

Se promener dans la forêt, lors des journées ensoleillées du printemps, à boire de l'eau d'érable dans une chaudière trop froide pour les dents est sublime. Avec arrière plan l'eau du ruisseau qui coule, la neige qui fond et les petites mésanges.

Les rituels familiaux sont les racines de l'enfance. Une zone de confort qui se répète d'années en années, propre à chaque famille. De génération en génération. Qui façonne l'inconscient collectif de beaucoup de gens.

Quelle joie de savoir que l'on peut créer des rituels propres à notre famille. Des rituels parfois uniques, mais qui, en tout temps, renforcent la complicité familiale et le sentiment d'appartenance.



mardi 23 février 2010

Maman, à quelle age as-tu fait l'amour la première fois?

J'étais en voiture avec grand garçon de 12 ans et la conversation a bifurqué sur un sujet pas banal pour un enfant de cet âge-là, le sexe.

Une conversation anodine en soi qui avait pour but de signifier à fiston que s'il avait des questions, je pouvais y répondre.

Bien il en avait une question! Toute une q-u-e-s-t-i-o-n.

"Et toi maman, à quelle âge tu as fait l'amour la première fois?"

(malaise, malaise, malaise. Réfléchi vite maman..réfléchi! )

"mmmoi?? euh...attend là...."

(Allez réfléchi. Lorsque tu avais l'âge en question, tu te pensais grande. Là tu regardes fiston, et dans quelques années, ah non, c'est bien trop jeune! ahaahah.)

"Je ....hum...j'avais..."

(Si tu dis l'âge réel, ça va banaliser la question. Ou le stresser...Faire l'amour est important et je veux montrer un bel exemple de la situation...Allons-y avec l'âge moyen selon un sondage déjà entendu)

"Eh bien fiston...j'avais 17 ou 18 ans."

(pffff)

"C'était avec papa?"

(bon, vite calcule, calcule)

"Je..enfin...pas vraiment...tu me passerais ta bouteille d'eau s'il-te-plaît?"

(il n'a pas élaboré sur le sujet, fiou)

Je n'ai aucun malaise à parler de sexe avec mes enfants. Tant qu'il s'agit de mécanique biologique, ou de sentiments amoureux. Mais l'âge des premières expériences de toute sorte...je n'ai pas envie qu'il m'imite, ou encore qu'il banalise le sujet!

Vais-je dire à fiston: bah, tu sais moi, en secondaire 1 je n'étudiais pas vraiment... J'ai déjà fait ceci et cela, ceci et cela, mais ne fait pas ceci et cela surtout.

Nooooon. Je suis sa mère et je dois montrer l'exemple. L'intention n'est pas d'être une image parfaite et inaccessible de l'adolescence mais plutôt d'être un modèle raisonnable et solide. Avec le recul de la vie adulte, je comprends bien que j'ai vécu ma jeunesse jeune. Jeune pour mon avis d'ado devenue adulte.

Avec internet et tout le reste, les enfants d'aujourd'hui sont plus exposés à ces sujets et probablement moins naïfs que dans notre temps, même si je considère avoir été éduquée sur la question de la bonne façon. Quoi qu'il en soit, même si nous tentons de préserver une saine naïveté chez nos enfants, certains parents inscouciants (ou incultes) d'amis à l'école se chargent de leur "éducation sexuelle"...(maman, c'est quoi le mot "desh", puis "fu...", un ami à l'école a dit cela...)

A nous de remettre les bons mots aux bons endroits.

En conclusion, je dirais, avec une assurance toute fragile, que le fait d'avoir effectué une légère déviation sur l'âge réel de la première relation sexuelle est selon moi, justifiable, même si elle va à l'encontre de mes principes d'intégrité...

Qu'en pensez-vous? Suis-je la seule mère à me poser ce genre de question? Y a-t-il quelqu'un qui a un mode d'emploi???

lundi 22 février 2010

Quand votre enfant vous rappelle à l'ordre...

Samedi soir: fistons et moi sommes chez amoureux, avec ses fistons à lui. Une famille réinventée avec beaucoup de potentiel. Je joue à un jeu drôle avec petit beau-fils de 3 ans. Petit garçon à moi joue à un jeu avec grand beau-fils de 5 ans et M. Amoureux. Grand garçon à moi est parti à un anniversaire avec ses grands amis.

A la fin de la soirée, mon petit garçon semblait triste et/ou fâché. Lorsque nous somme retournés à la maison, petit garçon a finalement exprimé sa peine: "je ne suis pas important pour toi, comme papa!". Et croyez-moi, ce n'était pas de la manipulation.

Ouch.

Oublions le "comme papa" cette fois-ci et concentrons-nous sur le "je ne suis pas important pour toi". La suite de sa phrase fut: "on ne joue jamais ensemble! Juste les devoirs, les devoirs. Fais ceci, fais cela, brosse les dents, prends ton bain, viens à l'épicerie..."

Petit garçon avait vu ce soir-là maman jouer à cache-cache les animaux sur un jeu de ferme. Il avait vu sa maman rire et s'amuser. Et c'est ce qui a déclenché son sentiment.

Et vous savez quoi, il avait raison.

Depuis ma séparation, lorsque je suis à  la maison, à ma maison, seule avec les deux garçons, je suis dans un état de gestion. Le temps que l'on passe ensemble le soir, après le travail, est pour les devoirs. Ensuite, du temps de libre? On fait des jeux pour l'orthophonie. Ensuite, encore un peu de temps? On lit un livre et je lui demande de nommer les mots.

Bref, chaque fois que je joue avec petit garçon, je réalise que c'est dans une optique éducative. Pas de spontanéité. Des jeux de "je cache la vache" "on fait un gros tunnel" "on joue à la prison des chatouilles" etc. sont loin derrière nous.

Les fin de semaines, je réalise que je conserve la direction gestion. Petit garçon joue à quelque chose avec moi, je me lève aux 5 minutes "je vais aller partir le lavage et je reviens" "je vais aller commencer le souper et je reviens".

Chez M. amoureux, je suis calme et j'ai le temps. J'aurais aussi bien pu jouer avec petit garçon à moi. Le principe était que j'avais du temps et pas de "lavage, ménage, liste d'épicerie, etc" à faire. Juste le temps de vivre. Mais petit garçon à moi a interprété différemment la situation. Une fatalité du type: elle ne passe pas de temps comme cela avec moi, donc je ne compte pas beaucoup à ses yeux.

La bonne nouvelle, c'est qu'il a été capable de m'exprimer sa pensée. J'ai été capable de l'écouter et de le rassurer. J'ai passé le reste de la soirée avec lui, avec ses jeux.

Ça fait mal lorsque ton enfant te renvoie la réalité en pleine figure. Mais c'est positif. Avec toutes les responsabilités, les rendez-vous, les obligations, on oublie parfois de se concentrer sur l'essentiel. La montagne de lavage et le frigo vide ont un impact à court terme. Un enfant qui intègre en lui des idées en fonction des gestes des adultes qu'il aime a un impact à long terme. Et beaucoup plus dévastateur qu'une paire de jeans sales.

Nous avons donc remis nos pendules à l'heure samedi soir. Je vais être attentive à intégrer et maintenir des pauses arrêt. Ces pauses arrêt seront pour mes fils. Et en tout temps, j'applique le principe de l'attention et l'écoute active. Je leur parle en me plaçant à leur hauteur. J'écoute activement lorsqu'ils me parlent.  J'entre dans leur monde. Je m'intéresse à ce qu'ils font. Des trucs qui semblent évidents et banals...mais pas tant que ça.

Depuis samedi soir que je suis revenue sur terre, j'y ai vu une réaction instantanée. Les enfants semblent apprécier avoir retrouvé une partie de leur maman.

Certes, les enfants doivent apprendre à s'amuser seuls, on doit faire le lavage, ménage, etc. Mais lorsque l'on regarde nos enfants, prenons le temps d'entrer en contact avec eux. Être là, dans le moment présent. De simples gestes, qui font toute la différence.

Et ça prenait bien un petit garçon de 6 ans pour me le rappeler!

jeudi 18 février 2010

J'arrive Canton Sud...

Imaginez-vous donc que mon milieu de travail a comme voisin...des champs.

Une compagnie dans l'alimentation, bordée de cultures, avec un bruit de fond d'oiseaux et d'eau qui s'écoule de la rivière.

Si j'ose porter des talons hauts pour aller travailler, mon règne de princesse se termine à l'instant où je sors de la voiture. Une longue marche (retard = stationnée loin loin) dans la cour en "garnotte" ou en "bouette" me ramène sur terre assez rapidement.

Outre les limitations fashionistas, j'ai longtemps décrété un manque de stimulation dans cet environnement de travail. La campagne me calme, la ville me stimule. Une dichotomie encore encrée profondément en moi, même si la campagne a pris de l'avance.

J'ai appris à regarder autrement mon environnement de travail, grâce à Canton sud.

Canton Sud est un rang, un vrai. Il entoure, du long de ses 4,5 km, mon lieu de travail. Lorsqu'on s'y aventure, on y croise marmottes, chevaux, une garderie zen avec un grand jardin et biquette la chèvre. Quelques maisons, un mignon pont de bois qui traverse la petite rivière et c'est tout.

Pour la plupart des travailleurs, ce rang est juste une route cahoteuse et poussiéreuse qui salit "leur char stationné" lorsqu'une voiture passe (une voiture aux 2 hres...). Mais il en est autrement. Ce chemin d'un calme absolu est propice à l'introspection, sert à évacuer le stress ou les frustration accumulées au travail et te permet de rester en forme par le fait même.

J'ai découvert ce chemin avec mon amie Marie. Elle a quitté Canton Sud l'été passé pour Compostelle, puis pour Edouard Montpetit. J'arpente donc les 4,5 km seule depuis un bon moment, aucun collègue n'étant assez courageux (ou zélé :)) pour diner devant l'ordi et marcher toute l'heure de diner. Marcher seule me fait énormément de bien. Mais prise dans le tourbillon de la vie, avec le hamster qui s'est remis à courir à toute vitesse, j'ai carrément oublié Canton Sud cet hiver.

Alors voilà. Retourner sur Canton Sud avec l'arrivée du printemps sera essentiel pour mon bien-être. Cette pause-santé sur l'heure du diner libère des endorphines et drogue le hamster à l'intérieur de mon cerveau. Que demander de plus?

Parfois, simplement poser son regard autour de soi peut apporter beaucoup.

J'arrive alors Canton Sud! Oups, demain... car aujourd'hui, j'ai préféré bloguer sur l'heure du diner..

Lien de la photo: Photos Libres

mardi 16 février 2010

Cours maman, cours!

Lorsque je regarde l'apparence de mon blogue, je réalise qu'il est très épuré. Le contraire de ma vie en fait. Mmm, aurais-je besoin de ventiler ma vie à toute vitesse dans un blogue calme et droit?

Quoi qu'il en soit, je considère avoir une vie de fou...de temps à autre.

Une vie de maman monoparentale 12 jours sur 14 avec deux enfants qui n'ont pas compris le mot "ramasser", un travail à plein temps qui me donne l'impression de faire de la gestion de CPE toute la journée, des passions et une future profession qui me stimulent par chance, mais qui demandent du temps et ...ah pis non, au diable la maison propre!

Si nous pouvions obtenir un bacc par cumul des cours suivants, je serais déjà au bal des finissants:

Anxiété matinale 101, professeur de stress pour enfants, spécialiste du repas froid et plate (protéines-vitamines-hydrates de carbone), l'art de répéter, formation de retardataire, culpabilité 406, budgeter pour votre avenir (a-h-a-h), comment passer derrière des enfants et ainsi de suite...

Voici un petit extrait de ma journée:

Lever: 6h. Fait du lavage, part le lave-vaisselle, prend la douche, habille, réveille les garçons, prépare le déjeuner, met les lunchs dans les boîtes à lunch, signe les papiers que fiston a oublié de me donner hier, regarde la tête de mes fils car alerte de poux à l'école et oubli de garçon de m'en parler la veille (ouf, pas de poux!), répète "lève-toi, habille-toi, nous allons être en retard, arrête d'agacer ton frère, brosse tes dents, peigne-toi, tu as mis ta veste à l'envers...". Il est finalement 7h45...nous allons être encore en retard...

Laisse les enfants à l'école et vite au travail. Arrive au bureau:

Passe la journée à répondre à des questions, coordonner, régler des problèmes, tenter de créer des documents sans faire d'erreur en se faisant déranger 12 fois l'heure...journée terminée, vite repart à l'école chercher petit garçon.

Arrive à la maison, 17h50. Prépare le souper et regarde les trucs à faire pour les lunchs. Fait cuire le poulet...yark, il sent mauvais le poulet acheté hier. Cherche nouvelle idée de lunch. Défait les boîtes à lunchs. 18h20: souper servi. Immédiatement après souper, vite les devoirs du plus jeune.

La maman est moins patiente qu'elle ne devrait. Grand garçon ne fait pas ses devoirs comme prévu, petit garçon est tellement fatigué qu'il rechigne à chaque erreur. Mais tu parles d'une heure pour faire les devoirs aussi!!

La pression monte. Vite, on se dépêche de terminer. Aucun plaisir n'est retiré des devoirs. Tiens, la culpabilité arrive...je veux tellement qu'ils aiment réussir, et j'y crée la situation inverse.

19h20: L'heure des bains, vite, pyjama, "as-tu brossé tes dents?""Non, les vêtements sales, pas par terre. Au l-a-v-a-g-e". Signe les papiers, appelle l'ami pour dire que petit garçon n'ira pas à sa fête, répond 2 fois au téléphone, m'assure que tout le monde a des vêtements et deux bas pareils à mettre demain.

20h00: Tiens, c'est l'heure de dormir! Vite, au lit. Vite, vous serez fatigués demain, nous sommes en train de dépasser l'heure du dodo...

Voilà. Des robots. De petits robots poussés par un grand robot. Un grand robot qui court-circuite parfois. Souvent. Qui avance, fonctionne, mais sans plus.

Il y a des jours où je suis hyper-organisée et tout roule...mais ce sont justement ces journées là que je me rapproche le plus du disque dur froid. D'autres jours, tout va merveilleusement bien, on arrive à parler, s'amuser, faire autre chose, vivre quoi! D'autres jours, l'enfer sur terre. Découragement total.

On a beau être excellent en organisation, en coaching, en n'importe quoi, il arrive que tout roule de travers. Nous sommes des humains, avec des limites physiques, temporelles et mentales.

L'important est de sentir que le chemin que l'on fait nous permet de nous rapprocher de nos objectifs de vie et de nos valeurs. C'est quand je panique comme aujourd'hui que je réfléchi, respire et me dit que la priorité est le développement harmonieux et sain de mes deux garçons. Et que je devrai officiellement me réajuster demain...

Et pourquoi pas remplacer la survie par la vie! Qu'en pensez-vous?

dimanche 14 février 2010

L'art d'aimer (traduit en français pour des amis le 16-02-10;))

Hier soir, j'ai passé une excellente soirée avec M. Amoureux. Resto, théâtre, bar chic, bar drôle, re-resto et porto (belle soirée de St-valentin)

Mais l'essence de la soirée a été marquée par un sentiment amoureux qui semblait se diffuser dans tout notre ADN (heureux d'être ensemble)

J'ai senti que l'on regardait dans la même direction (par en avant...)

Suite à l'expression de mon désir de changement envers les fantômes du passé (ici) (lien menant à un ancien texte), j'ai senti M. Amoureux agir. Réfléchir, comprendre. Me rassurer et m'expliquer. (le texte que j'ai écrit sur le fait que j'avais hâte que les fantômes de l'ex disparaissent de sa tête a fait réagir M. Amoureux, qui m'a expliqué qu'il était sur la bonne voie. J'étais bien contente)

L'amour est un art. Un art requiert connaissance et effort. Une connaissance de soi et de l'autre. L'effort de réfléchir, observer, s'ajuster, s'affirmer. L'amour représente également le désir. Le désir de vouloir le bien de l'autre. Ce même désir qui nous donne envie de vivre l'un près de l'autre, d'avancer côte à côte en regardant dans la même direction. (définition de l'amour qui dit que ce n'est pas n'importe qui qui a cette faculté de bien aimer. Il faut à la base s'aimer, réfléchir, avoir envie de grandir avec l'autre)

Cet art, bien maîtrisé, résulte en une relation synergique entre deux être humains. Une relation où chaque être, au niveau individuel, est accompli et fonctionnel. Mais ces deux êtres ensemble ont le pouvoir mathématique du 1+1=3 d'avancer, de créer, de ressentir. (on peut très bien vivre seul et être heureux, mais parfois, à deux, c'est mieux!)

Et c'est lorsqu'on le ressent que l'on comprend toute l'essence de la synergie.(tu comprends cela quand tu as déjà vécu cela)

J'ai confiance en ton talent d'artiste, M. amoureux. Tu me le démontres à chacune de mes expressions.(M. Amoureux semble avoir une bonne faculté d'aimer car il est à l'écoute de l'autre, je ne parlais pas de peinture...)

Je t'aime.(j'ai envie de le voir plus souvent)  ...

"Celui qui ne sait rien n'aime rien. celui qui n'est capable de rien ne comprend rien. Celui qui ne comprend rien est sans valeur. Mais celui qui comprend, celui-là aime, observe, voit...Plus on en sait sur une chose, plus grand est l'amour...Qui imagine que tous les fruits mûrissent en même temps que les fraises ne sait rien des raisins. Paracelse. " (citation provenant du livre d'Éric Fromm. On aurait pu parler aussi des bleuets et des kiwis...ou du brocoli et de la carotte)

mardi 9 février 2010

Hommage aux hommes de ma vie

La fête des amoureux arrive à grands pas. Fête commerciale pour certains, fête kitsh, nostalgique ou romantique pour d'autres, la St-Valentin représente chez moi un moment défini dans le temps où l'on pense à ceux que l'on aime.

Plusieurs hommes partagent ma vie. Mes fils: grand garçon et petit garçon. Mon amoureux. Mes beaux-fils. Mon père, mon frère, mon beau-frère.

Ce soir, j'ai envie de rendre hommage à petit et grand garçon. Mes fils ont vécu leur lot de stress ces deux dernières années: une fin de vie de couple insupportable, une "promesse" de séparation en douceur, avec des co-parents amis. La réalité: une séparation atrocement difficile, s'éternisant sur une année complète avec un papa qui a tout simplement nié la séparation, deux parents qui sont devenus à l'opposé dans leur valeurs/comportement/éducation. Un premier amoureux de maman. Une deuxième déception. Une permière amoureuse de papa et une montagne de projets et plus rien qu'un nuage. Une autre déception. Le déménagement très loin de papa. Triple déception. Un nouvel amoureux de maman. Une future stabilité. Enfin. Mais qui demande adaptation. Deux nouveaux "demi-frères". Une belle joie qui demande aussi adaptation. Un lot de stress. Leur lot de stress:

Cher fistons.

Vous avez vécu beaucoup de changements ces dernières années. Des changements probablement trop grands pour votre jeune maturité. Certains événements sont venus bouleverser vos vies. Bouleverser votre confiance envers les liens entre adultes et la capacité de ces derniers à s'adapter.

Tous ces événements ont eu un impact sur votre façon de construire le monde à l'intérieur de vous. Ils ont éliminé une dose de l'ingrédient magique du développement naturel de l'enfant heureux, naïf et sécure.

Avec mes yeux de maman, j'y ai vu de petits garçons qui ont dû remettre en question l'innocence sécurisante de l'enfance.

Avec ma tête de maman, j'y ai vu de petits garçons devenir plus mature que les adultes. Qui ont décidé que le silence est parfois la seule option de survie. Que le silence fait moins mal. Et moins de dégâts autour de soi.

Avec mon coeur de maman, jamais, au grand jamais je n'ai voulu que votre esprit soit peiné et votre coeur blessé.

Maintenant la tempête passée, ma présence de maman souhaite réparer les blessures dans votre coeur.

Votre confiance en la vie, les adultes et les liens entre humains revient graduellement. De petits êtres au coeur refermé, vous êtes passés à des enfants souriants, au coeur tendre et ouvert.

J'admire tous les jours votre imagination. Votre envie de bonheur. Votre désir de découverte. Votre comportement de tout ce qui a de plus enfant, mais avec une compréhension du monde trop tôt et trop biaisée.

Je vous demande pardon au nom des adultes immatures.

Je serai toujours là pour vous. Et je veille personnellement à ce que vous retrouviez votre coeur d'enfant, avec toute l'innocence dont il doit être empreint.

Je vous aime.

Maman
xxx

lundi 8 février 2010

Les voyages forment la jeunesse

Hier après-midi, suite à un succulent brunch organisé à la dernière minute par ma mère, avant une journée de plein air dans la forêt avec famille recomposée, j'ai écouté une cassette vidéo datant de 1987.

Sur cette cassette, outre les voitures énormes et les coupes de cheveux coquettes, nous voyons notre famille, 2 adultes, 3 enfants, en voyage aux États-Unis, à un endroit dont j'ai oublié le nom.

On y voit des enfants libres, heureux, complices. Des parents calmes et qui prennent le temps. Une mère attentionnée, toujours organisée afin de créer un confort nous laissant toute l'énergie pour découvrir le monde. Un père créatif et rassurant, nous amenant à se dépasser et à voir la magie là où peu de gens la regardent.

Des parents amoureux, curieux et qui adorent voyager.

De chaque voyage que nous avons effectué, je ne me souviens pas d'avoir vécu un événement désagréable. Pas de stress, pas de chicane. Pas de planification, pas de réservation. Mes parents y allaient au gré du moment, avec une confiance absolue.

Cette confiance absolue nous a laissé comme marque du passé un amour inconditionnel des voyages et une ouverture sur le monde. Nous voulons retransmettre, comme on nous l'a enseigné, ce bien-être, cette faculté d'adaptation et cette curiosité lors de voyages en famille. Tous les détails inconfortables résultants du changement d'environnement deviennent des occasions de se dépasser, de se connaître et de solidifier les liens familiaux. Une magie s'opère à travers ces inconforts et les amène à devenir des moments agréable.

Tout est une question de perception, ne l'oublions pas...

Pas besoin d'aller aux Îles Canaries pour transmette cette faculté d'adaptation et cette ouverture à nos enfants. Découvrir sa ville peut nous amener dans le même état d'esprit. Faire des petits voyages, des petites escapades improvisées...

Merci, mes parents, pour cette enfance axée sur la découverte de soi, du monde et des autres. Pour nous avoir transmis le goût de se dépasser et de sortir des sentiers battus. Une enfance empreinte de découverte, de tendresse et d'imagination.

Merci.

jeudi 4 février 2010

Fantômes du passé

Je vous parle souvent de nouvel amoureux. Un homme attachant, drôle, attentionné et équilibré. J'ai par contre oublié de vous dire un petit détail: M. amoureux a un gros défaut. Un fantôme du passé qui est confortablement installé dans son système limbique. Une ex. La mère de ses enfants.

Lorsque j'ai rencontré M. amoureux, le fantôme était très présent dans sa tête. Séparation récente, difficile et non souhaitée a amené comme résultat une nostalgie du passé bien présente pour M. amoureux. Assez pour faire fuir une fille.

Je me suis dit que je passerais par-dessus ce handicap matrimonial car M. amoureux était quand même une personne formidable. En tant que fille, de tout ce qu'il y a de plus fille, j'ai osé croire que M. amoureux larguerais le fantôme du passé après avoir passé un certain temps en ma compagnie.

Alors voilà que j'ai dû faire appel à une dose extraordinaire d'estime de soi car le fantôme est resté présent  longtemps. Il s'est atténué avec le temps. Il semble de plus en plus oublié. Enfin, je crois. Enfin, il semble. Enfin...le doute est aussi présent dans ma tête.

M. amoureux a toujours été honnête avec ses sentiments. Jusqu'à ce que j'éclate en sanglots, n'en pouvant plus de dealer avec cette situation. Maintenant, je ne peux pas vous dire les sentiments de M. amoureux. En qualité de bon gars, il a su se taire...

Pourquoi je vous parle de cela ce soir? parce que je réalise que ce handicap envahi ma relation, plus que je ne veux l'imaginer.

Qu'un papa parle au téléphone avec la mère de ses enfants n'a rien d'anormal. Que CE papa parle au téléphone avec la mère de ses enfants me sème le doute à tout coup. "Bon, était-il content de lui parler? Tiens, son ton de voix a changé. Est-il encore triste de la séparation." "Il lui en veut". Wow, devons-nous lire "de l'avoir plaqué" ou "d'être telle qu'elle est". Pensées qui entachent les journées ensoleillées.

Cet handicap a des répercussions anormales sur mes réactions face à nouvel amoureux. Je perçois ce genre d'amour comme étant conditionnel. Je m'explique: j'ai cette inconsciente impression que je dois être meilleure que Mme l'ex. Que je ne peux accepter un travail moindre, signe (déraisonné je sais) de femme moins accomplie que Mme. l'ex. Que je ne peux être totalement frustrée, triste, fatiguée, à bout de nerf, etc. Je dois être joyeuse et fonceuse. Forte.

M. l'amoureux lira ces lignes en se disant probablement: noon, c'est faux. Mais on ne raisonne pas toujours de façon équilibrée quand l'équilibre est rompu avant d'avoir existé.

Je ne sais pas quand je serai capable de contrôler mes pensées de façon plus raisonnable. En attendant, je peux avouer que cela ne me fait pas du bien. Le doute. Toujours le doute. Il m'aime, mais quand vais-je être certaine que c'est réellement moi qu'il aime? Qu'il m'aime pour ce que je suis. Même au niveau très ordinaire, avec un emploi ordinaire. Ma personne. Rien d'autre. Sans le sentiment d'avoir été choisie parce que l'autre n'était plus disponible. Ouash.

Voilà le plus gros obstacle à mes projets futurs à l'heure actuelle. En fait, le seul obstacle qui vaut la peine d'être mentionné.

M. amoureux est honnête. Il tente vraiment de faire son possible pour avancer dans la vie en ma compagnie. Il est gentil, présent, attentionné et j'ai l'impression que ses sentiments envers moi sont sincères. Tout comme les miens le sont. Le problème est que notre rencontre a été précipitée. Pour sa situation. Un "deuil" légitime du passé aurait dû se faire avant  notre rencontre. Mais voilà. M. amoureux a dit qu'il avait le choix de se morfondre dans le passé et laisser passer une personne merveilleuse...ou foncer tête première. Alors tant pis pour le deuil. Mais bienvenue le doute.

Un choix dont j'ai décidé d'assumer les conséquences. J'ai su dès le départ dans quoi je m'embarquais. Même si vivre avec le doute n'est pas agréable du tout, vivre avec M. amoureux l'est.

Aucune leçon de vie ne vaut la peine d'être tirée de cette situation. A part de découvrir que je manque de patience. J'espère un jour arriver à ne plus ressentir cette personne, cotoyée tous les jours par M. amoureux dû au travail, comme une menace.

J'ose espérer un jour que ce ne seront que mes pensées qui feront menace. Que celles de M. amoureux seront guéries. Et qu'à partir de ce jour, je pourrai enlever ce doute sur mes épaules.

lundi 1 février 2010

L'art de la désorganisation ou comment ne pas apprécier son lundi matin




Photo: http://shop.advanceweb.com/Home-Office/Figurines-Collectibles/11156-Good-Morning-Let-the-Stress-Begin-Sprouts-Figurine.aspx

1. En tant que maman monoparentale, envoyez vos enfants chez papa-éternel-ado passer la fin de semaine.

2. Pendant ce temps, préférez boire du vin chez nouvel amoureux plutôt que de nettoyer votre maison.

3. Ne faites pas le lavage. Allez plutôt magasiner des luminaires pour rénover votre maison.

4. Mangez de la pizza le dimanche soir avec nouvel amoureux, question de bouffir les yeux du lundi matin et de vous rappeler vos résolutions.

5. Reprenez vos enfants de chez éternel-ado le dimanche soir à 18h30.

6. Constatez que vos enfants ont une énergie anormale, un type red bull explosif, le dimanche soir, à 18h30.

7. Constatez que votre plus vieux n'a pas terminé ses devoirs comme prévu chez papa et qu'il lui reste 7 pages de fractions et 1 heure avant le dodo. Gérer la réaction très "agréable" de grand garçon.

8. Faites un atelier de peinture le dimanche soir 19h00 afin d'extirper le red bull contenu à l'intérieur de votre plus jeune.

9. Travaillez sur un projet stimulant au lieu de faire votre lunch du lendemain.

10. Mettez-vous au lit tard après avoir travaillé sur le projet stimulant.

11. Faites légèrement de l'insomnie après avoir travaillé sur le projet trop stimulant.

12. Constatez le lundi matin que votre gilet, qui séchait sur une chaise de la cuisine, a de la peinture, suite à votre atelier de la veille. Et que votre garde-robe est très limitée étant donnée que vous avez oublié de faire du lavage.

13. Constatez également que les gants de grand garçon sont restés chez papa-éternel-ado et qu'il fait froid à l'extérieur.

14. Trouvez et offrez des gants de rechange à grand garçon et gérez le dégoût de grand garçon pour de si jolis gants.

15. Ne préparez pas les vêtements des enfants la veille

16. Levez-vous en retard

17. Vérifiez que vous avez du pain frais..mais rien d'intéressant pour mettre dessus selon votre point de vue et surtout celui de vos enfants.

18. Stimulez grand garçon encore endormi pour finaliser ses devoirs.

19. Enfin, partez de la maison mais revenez aussitôt. Fiston a oublié sa boîte à lunch.

20. Arrivez au bureau et mettez-vous le nez dans des documents qui demandent une réévaluation, sachant que vous manquez de temps pour la faire.

Alors, si vous ne voulez pas de ces matins, un minimum d'organisation s'impose. Reste maintenant à peser les coûts et les bénéfices d'avoir passé une si agréable fin de semaine comme dans le bon vieux temps.

Bilan:  mmm...

Je crois que je peux encore assumer quelques lundis désorganisés. Après un bon café...tout est relatif après tout.