samedi 10 juillet 2010

Zones de turbulences

Un enfant a besoin de se sentir aimé. Sécurisé.

Et de profiter d'une certaine stabilité. Stabilité dans l'environnement, dans les règles de vie et dans le comportement des parents.

Nous sommes 7 jours avant le déménagement dans notre nouvelle maison.  7 petits jours avant l'ancrage de nos familles respectives dans un endroit commun. 7 jours avant de rebaptiser les familles de 3-3 en LA FAMILLE de 6.

Nous avons déjà la maison. Et nos anciennes maisons en vente. Et nous nous promenons d'une maison à l'autre, telle une abeille butinant de fleur en fleur, rentrant tard à la ruche.

Comme notre nouvelle maison est située dans un quartier différent du nôtre, j'ai pensé inscrire mes enfants au camp de jour situé près de la nouvelle maison.

Excellente idée. Les enfants sont graduellement en train de tisser des liens avec les enfants de notre nouveau quartier. Graduellement je dis bien. Car chez nous, extraversion et sans gêne ne sont pas des qualités situées dans le top 10 de nos personnalités. Les liens seront déjà tissés pour la rentrée scolaire, un énorme stress en moins.

Jusqu'au déménagement, la fréquentation de ce camp de jour implique un bon détour de 20-30 minutes le matin et une stabilité totalement perdue en fin de journée.

En résumé, une course matinale plus exigeante que lorsqu'il y avait de l'école est en place le matin. Un camp de jour stimulant, mais oh combien épuisant et déstabilisant. Des soirées atypiques avec comme port d'attache 2-3 maisons. On soupe à la nouvelle maison car les activités de soccer et orthopédagogue et tout autres rendez-vous se font dans la même ville. Et on revient dormir dans l'autre maison. La vieille. Le passé.

Pour ajouter une touche finale à la déstabilisation de mes fils, leur papa a décidé que c'était cet été qu'il devait aller travailler à l'extérieur...pour 1'été quasi complète. Parfait timing...

Nous nous retrouvons donc avec deux petits garçons fatigués. Tannants. Qui recherchent constamment de l'attention. Qui se chicanent sans arrêt. Qui n'ont pas vraiment le temps de profiter de leurs anciens amis, qui leur manquent. Une maman épuisée. Frustrée de faire vivre cet horaire de fou à ses fils, alors qu'ils devraient profiter de l'été et décrocher...comme leurs deux petits beaux-frères qui reviennent de vacances avec leur mère...et la majorité des autres enfants.

Accepter ce que l'on ne peut changer dit-on...proverbe à travailler!

Deux petits garçons qui ne recherchent qu'un point d'ancrage. Une stabilité quelconque. Et qui ne provient pas de leur seul point d'attache de leur vie passée, leur maman. Trop occupée. Trop crevée en fait.

Bref, petite prise de conscience essentielle a été faite hier soir car je dois absolument rester leur pillier de sécurité. Pour que toute cette transition se fasse en douceur.

La solution? Je n'en sais rien. J'ai l'impression que tout ce que je fais est essentiel. Le travail, épuisant mentalement, et dont j'éliminerais le premier se doit d'être continué...question de survie financière pour l'instant. Et trop de changements en cours pour penser à changer de travail en ce moment.

Les fêtes de tout le monde, les inscriptions à toutes les écoles, camp de jour, les rénovations de ma maison, la mise en vente, l'achat de la nouvelle maison, la préparation de la nouvelle maison, la préparation du déménagement et toutes les listes entourant ces activités sont stimulantes mais demandent de l'énergie.

Il faut parfois passer des zones de turbulences afin de se rapprocher de ses rêves et projets de vie.

Et la seule chose dont je suis certaine ce matin est que je n'ai aucun doute sur la décision que nous avons pris d'aller habiter ensemble.

L'autre bonne nouvelle: les garçons adorent la maison. Les garçons aiment beaucoup leur nouveau beau-père et beaux-frères. Et lorsque nous sommes six, tout roule parfaitement bien. La cohésion entre les deux familles est très bonne à mon avis.

Bon, allez, je vais passer du temps avec grand garçon qui vient tout juste de se réveiller...question de stabilité!!

4 commentaires:

  1. Je te lisais et ça me réconfortait beaucoup. J'aime beaucoup ta façon de décrire ce que vous vivez présentement avec des zones de turbulences. Finalement c'est pas mal ça que je vis ces temps-ci mais différemment.

    Je vous souhaite toute la stabilité nécessaire pour passé au travers du vrai déménagement et après ce sera un nouveau départ ! Bon déménagement !

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  2. Les enfants ont une incroyable capacité d'adaptation et je suis certaine que les tiens vivent cette situation moins difficilement que tu ne l'imagine, je vous souhaite des jours magnifiques dans cette nouvelle maison, nouvelle famille et nouvelle vie!

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  3. @La Belle: J'espère que tes zones de turbulences vont bien passer et merci des encouragements! :)

    @Maman toute croche: C'est vrai que les enfants s'adaptent plus facilement..et on transporte parfois nos angoisses sur eux en s'imaginant que c'est ce qu'ils ressentent...Merci pour les souhaits! :)

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  4. La solution? Selon moi, c'est "laisser au temps le temps de faire son temps".

    Quand ça m'est arrivé, j'en ai parlé à un ami qui a une longue expérience de vie ET de famille recomposée et tu sais ce qu'ils m'a dit?

    "Tout ça, tout ce "acting out", c'est normal et c'est sain. S'ils étaient sages comme des images, ça voudrait dire qu'ils refoulent. Et ça voudrait dire une grosse facture de thérapie dans 20 ans. Alors tiens bon. Ça va passer."

    Accroche-toi. Une zone de turbulence, ça finit par passer.

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