samedi 4 septembre 2010

Au bout du chemin

Internet est enfin atterri dans notre maison! Et nous sommes déménagé, tentant d'essayer de s'ajuster à notre nouvelle vie de famille recomposée. Croyez-moi, c'est tout une aventure et ça mérite plusieurs billets! :)

Mais aujourd'hui j'ai un autre sujet. Un sujet dont j'ai souvent fait mention...

Vous est-il déjà arrivé de vous dire: mais qu'est-ce que je fait ici  (c'est le temps d'insérer le mauvais mot de votre choix..)

Il m'est arrivé 2 fois de le penser. Deux fois qui méritent une grande attention.

Évidemment, cet été, lorsque j'ai amené petit garçon se faire couper les cheveux à un salon de coiffure quelconque dans un quartier douteux, avec des coiffeuses crêpées, je me suis demandé qu'est-ce que je faisais là. Petit garçon aussi d'ailleurs. Elle voulait le raser et lui laisser "in ti toupette avec dé mèches". Non merci, coupez court, ça va aller...nous sommes en retard pour une fête d'amis :)

Mais ce n'est pas de cette fois là que je veux parler, ni des fois où j'ai atterri à des endroits étranges ou avec des gens étranges.

Non, je veux parler de la fois où "qu'est-ce que je fait ici" provenait du plus profond de mon ventre. Les fois où ces paroles étaient un signe que je devais rectifier mon chemin. Les fois où tout devint clair dans ma tête.

Lorsque tu agis contre nature, lorsque tu ne fais pas ce qui est en lien avec ta vraie personnalité, lorsque tu nies tes désirs et tes besoins, la réalité finit par te rattraper.

Parfois avec une simple phrase, un simple signe, un sentiment vague, des symptômes physiques, de l'anxiété ou des conséquences plus difficiles comme le burn-out et la dépression.

Il faut être attentif à ces signes. Même s'ils signifient sortir de sa zone de confort. Même si ça semble à première vue difficile.

La première fois que je me suis dit "mais qu'est-ce que je fais ici", j'étais à un diner avec l'ex belle-famille. C'était il y a quelques années. J'étais totalement malheureuse dans mon couple. Les bons souvenirs du passé, la peur du changement, l'insécurité et les enfants en commun étaient les seuls éléments qui maintenaient le semblant de couple en place. Les valeurs de mon ex et sa famille ne rejoignaient plus tellement les miennes. Et à ce moment là, c'était clair. Je n'étais pas dans le bon chemin. Pas du tout. Et cela impliquait que je devais faire le deuil de ma famille nucléaire.

La séparation fut difficile, elle l'est encore aujourd'hui pour d'autres raisons. Mais je ne regrette pas mon geste. Ni pour moi, ni pour mes enfants. Selon l'avis des spécialistes, vivre au sein d'une famille malheureuse avec des parents frustrés ou distants peut être destructeur pour un enfant, plus que la séparation en soi. Et je le crois, malgré les tempêtes que nous avons dû traverser. Et malgré le fait que la famille recomposée demande des tonnes d'ajustements pour des détails supposément naturels dans une famille mononucléaire.

Le deuxième moment où je me suis demandé "mais qu'est-ce que je fais ici" fut cette semaine. En arrivant au travail. En montant les escaliers. En ouvrant la porte de mon bureau.

Je revenais de vacances. Sans aucune envie. J'avais envie de balayer de la main bureau-collègues-employés et la liste de problèmes -appelés défis- qui peuvent habituellement être stimulants. Ce fut clair.

Je fais mon travail comme il se doit, j'obtiens des résultats, mais profondément je suis fatiguée. Tannée de regarder par la fenêtre du bureau en face et rêver d'être dehors.

Essoufflée de gérer l'ingérable, démotivée pour travailler sur un sujet qui m'interpelle moins qu'avant et tannée des longues journées passées au travail.

Je sens ma vie filer par des heures et des minutes sans intérêt, sans passion, sans désir d'accomplissement, sans la petite flamme qui donne envie de sourire au monde entier et de retrouver sa famille le soir venu, pleine d'énergie car en vie. Je suis tout simplement crevée lorsque j'arrive le soir. Crevée d'avoir supporté ma journée. Et c'est ma famille qui souvent se tape les débris de cette frustration abdominale.

Un salaire convenable, un sentiment de loyauté, près de chez moi, un environnement connu, une sécurité d'emploi, un bon poste, voilà les raisons qui me gardaient au travail le temps de réorienter complètement ma carrière de façon réaliste. Ajoutons à cela une séparation donc un besoin de sécurité financière et le malheureux fait qu'un peu loin des grands centres, les opportunités de carrière en science sont limitées.

Mais qui a parlé de carrière en sciences...La microbiologie et la biodiversité me fascinent, mais c'est la psychologie, l'humain qui m'allument.

J'ai amorcé un changement de carrière. J'avais plein de projets dans la tête. Puis ils se sont éteints depuis une année, faute de temps et avec les intérêts ailleurs. Je sais que tout cela va se concrétiser et que je dois être patiente. Parfois, les coups de tête ne nous mènent pas à nos objectifs à long terme. Mais on ne choisi pas quand notre ventre décide d'être bavard.

Et surtout, à attendre, on fini par passer à côté de notre vie.

Ce qui fait que ce mois-ci, de grands changements vont prendre naissance. Évidemment, je dois continuer à travailler pour supporter ma maison non vendue et toutes les dépenses liées à mon rôle de maman. Par contre, j'ai décidé de chercher un nouvel emploi dont les valeurs rejoignent plus les miennes. Et à travers cette quête de sens, j'ai décidé de laisser de la place à mon projet de vie, ma réorientation de carrière. Une place prioritaire, dans ma case horaire, comme un rendez-vous chez le médecin.

Les principes de coaching, si faciles à appliquer chez les autres, prendront tout leur sens ici. Pour une vie plus intègre. Ma vie. Celle que l'on crée à notre image.

Pour tous ceux qui ont le sentiment de ne pas être à leur place, je vous dit allez-y. Trouvez votre place. Trouvez votre vie.

6 commentaires:

  1. Comme je suis contente de te retrouver, bon retour!

    Je viens de boire tes paroles et rêver avec toi. C'est drôle parce que nous regardons dans la même direction...

    Tu m'inspires.

    Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ta nouvelle demeure et surtout, bonne démarche!

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  2. Ha que ce billet tombe pile dans ma vie !!!! Maintenant, il me reste à bouger... Merci !!!

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  3. @mamanbooh C'est si gentil! Moi aussi je suis contente de vous retrouver! Bonne démarche à toi aussi!

    @Hélène Bonne chance! (Mais au fait, ce n'est pas de la chance...je dirais plus: bon travail, courage, force pour aller là où tu veux aller!!)

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  4. J'ai modifié ma route récemment, ce n'est pas facile, mais je sentais que je devais le faire. Je te souhaite bonne chance dans tes projets et beaucoup de bonheur dans ta nouvelle vie!

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  5. Excellent billet! Moi aussi j'essaie d'être très attentive à ce que je ressens. Je commence à être de plus en plus douée pour détecter les moments où "je sens que je ne suis pas là où je devrais être". Merci pour le beau billet!

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  6. @mamantroispointzero: Merci et bonne chance à toi aussi dans ta nouvelle direction!

    @maman à bord: Merci et continue d'être à ton écoute! Nous sommes les mieux placées pour nous guider! :)

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