dimanche 4 mars 2012

Pas une, mais deux fois. Ou l'art de ne pas apprendre de ses erreurs.

Je vous ai déjà mentionné sans doute que j'avais vécu l'enfer suite à ma séparation d'avec le papa de mes garçons il y a 4 ans. Menaces de suicides, aliénation parentale, harcèlement, suivi. Tout ceci durant une année et demi complète. Il m'aimait trop disait-il.

Je lui ai pardonné parce que j'ai bon coeur et que c'est, que je le regrette ou non, le père de mes enfants. Une certaine dose de naïveté a certainement pesé dans la balance.

Je me suis, 2 ans post-séparation, aventurée dans la famille recomposée. L'ex, le père, est redevenu en quelque sorte "normal". Mais il était parti en Abitibi. Il avait décidé de refaire sa vie là-bas. "Parce qu'il avait le droit, lui aussi, de se refaire une vie". J'ai vu mes enfants pleurer, s'ennuyer et être déçus chaque fois que papa cancellait sa visite.

J'ai fait une dépression. Une remise en question professionnelle. Et. mon couple recomposé chavirait. Tous ces facteurs ont certainement contribué à ma vulnérabilité. Maintenant, avec un regard extérieur, je me demande encore comment j'ai pu oser aller ré habiter chez le père de mes enfants. Comment j'ai pu oser réessayer de former un couple.

Je le sais. Mon deuil de la famille nucléaire n'était pas fait. Mon retour à l'université a fait grimper mon insécurité jusque dans le plafond. Le père avait de belles promesses, me faisait entrevoir une possibilité à mon changement de carrière. Le père semblait avoir maintenant acquis la compétence "communication" Et surtout, je voyais dans mes rêves, que mes fils allaient arrêter de souffrir.

Ce qui au départ ne devait être qu'un contrat de colocation a viré en tentative de re-couple. J'aurais dû m'en douter, lors du premier jour, lorsqu'il a tenté de me "sauter dessus". Mais tout ce que je voyais, c'était la liberté d'élever mes enfants sans stress. Parce que le père est là. Fini le monoparental. Fini le compliqué-recomposé.

J'aurais dû allumer lorsque je me suis mise à payer presque toutes les dépenses, alors qu'il devait m'aider financièrement pour mon changement de carrière. J'aurais dû voir. Mais tout ce que je voyais, c'était sa frustration d'avoir quitté le gros salaire en Abitibi pour venir ici avec ses enfants. Tout ce qui me motivait à payer, c'était la crainte, pour mes fils, qu'il reparte.

On a eu du plaisir ensemble. C'est facile sortir avec deux seuls enfants quand c'est le père qui accompagne. C'est facile quand on a vécu une famille recomposée à 4 enfants qui ne s'entendent pas. C'est facile quand l'humeur de tes petits est à son max parce qu'enfin, ils voient leur père.

On a eu du plaisir, oui. Mais aucun amour. De la dépendance. Un manque de respect. Des valeurs à l'opposé. Un manque de communication flagrant. Il m'a pris peu de temps pour réaliser que l'on avait rien à se dire. Mais j'ai quand même continué, en espérant que ça allait changer. Pour mes fils.

Mais je n'étais pas heureuse. Nous avons tenté d'être un vrai couple un mois en tout et partout. Et je me suis mise à rêver d'une vie ailleurs. Rêver pour fuir la réalité qui me faisait trop souvent signe: j'avais fait une gaffe. De revenir. De m'endetter. D'avoir donné de faux espoirs à mes fils.

Je suis partie. Parce que je sais que ça ne donne rien de réfléchir 18 années, comme je l'ai fait la première fois. Je suis partie en appartement. Et voilà. Il n'accepte pas. Il recommence. Mes enfants sont encore pris dans un tourbillon de frustrations parentales.

Cette fois-ci, je suis plus forte. Cette fois-ci, bien malgré moi, j'ai rencontré un homme que j'aime. Pure coïncidence. Je ne cherchais pas. Mais lorsque tu rencontres quelqu'un qui semble être le portrait de ton âme soeur, tu ne laisses pas passer l'occasion. Tu fonces. Même si tu sais que tu vas en subir les conséquences en double par le père des enfants. Même si tu seras jugée d'être retombée en amour si vite.

Mais ce ne fut pas si vite. Car je n'étais pas en amour. Maintenant, je le suis.

Et j'espère que ce tsunami de passé ne fragilisera pas cette relation. Parce que j'y tiens. Il me reste maintenant à ravaler ma culpabilité envers mes garçons. Non pas de ne pas aimer leur père, mais de leur avoir laissé un faux espoir.

Et de leur avoir choisi un papa qui ne gère pas ses émotions. Et qui ne comprend pas que la personne à qui il fait le plus de tort, ce sont ses petits garçons.

3 commentaires:

  1. Ouf, il s'en est passé des choses en si peu de temps...

    Garde le cap pour l'amour, l'âme soeur, je crois sincèrement que si tes enfants voient que tu es bien avec lui, ça peut aussi leur faire du bien malgré tout ce qu'ils revivent :-)

    Courage!

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  2. @La Belle: merciii pour ces mots encourageants! Et Merci de me lire encore malgré mes absences prolongées :)

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