jeudi 4 février 2010

Fantômes du passé

Je vous parle souvent de nouvel amoureux. Un homme attachant, drôle, attentionné et équilibré. J'ai par contre oublié de vous dire un petit détail: M. amoureux a un gros défaut. Un fantôme du passé qui est confortablement installé dans son système limbique. Une ex. La mère de ses enfants.

Lorsque j'ai rencontré M. amoureux, le fantôme était très présent dans sa tête. Séparation récente, difficile et non souhaitée a amené comme résultat une nostalgie du passé bien présente pour M. amoureux. Assez pour faire fuir une fille.

Je me suis dit que je passerais par-dessus ce handicap matrimonial car M. amoureux était quand même une personne formidable. En tant que fille, de tout ce qu'il y a de plus fille, j'ai osé croire que M. amoureux larguerais le fantôme du passé après avoir passé un certain temps en ma compagnie.

Alors voilà que j'ai dû faire appel à une dose extraordinaire d'estime de soi car le fantôme est resté présent  longtemps. Il s'est atténué avec le temps. Il semble de plus en plus oublié. Enfin, je crois. Enfin, il semble. Enfin...le doute est aussi présent dans ma tête.

M. amoureux a toujours été honnête avec ses sentiments. Jusqu'à ce que j'éclate en sanglots, n'en pouvant plus de dealer avec cette situation. Maintenant, je ne peux pas vous dire les sentiments de M. amoureux. En qualité de bon gars, il a su se taire...

Pourquoi je vous parle de cela ce soir? parce que je réalise que ce handicap envahi ma relation, plus que je ne veux l'imaginer.

Qu'un papa parle au téléphone avec la mère de ses enfants n'a rien d'anormal. Que CE papa parle au téléphone avec la mère de ses enfants me sème le doute à tout coup. "Bon, était-il content de lui parler? Tiens, son ton de voix a changé. Est-il encore triste de la séparation." "Il lui en veut". Wow, devons-nous lire "de l'avoir plaqué" ou "d'être telle qu'elle est". Pensées qui entachent les journées ensoleillées.

Cet handicap a des répercussions anormales sur mes réactions face à nouvel amoureux. Je perçois ce genre d'amour comme étant conditionnel. Je m'explique: j'ai cette inconsciente impression que je dois être meilleure que Mme l'ex. Que je ne peux accepter un travail moindre, signe (déraisonné je sais) de femme moins accomplie que Mme. l'ex. Que je ne peux être totalement frustrée, triste, fatiguée, à bout de nerf, etc. Je dois être joyeuse et fonceuse. Forte.

M. l'amoureux lira ces lignes en se disant probablement: noon, c'est faux. Mais on ne raisonne pas toujours de façon équilibrée quand l'équilibre est rompu avant d'avoir existé.

Je ne sais pas quand je serai capable de contrôler mes pensées de façon plus raisonnable. En attendant, je peux avouer que cela ne me fait pas du bien. Le doute. Toujours le doute. Il m'aime, mais quand vais-je être certaine que c'est réellement moi qu'il aime? Qu'il m'aime pour ce que je suis. Même au niveau très ordinaire, avec un emploi ordinaire. Ma personne. Rien d'autre. Sans le sentiment d'avoir été choisie parce que l'autre n'était plus disponible. Ouash.

Voilà le plus gros obstacle à mes projets futurs à l'heure actuelle. En fait, le seul obstacle qui vaut la peine d'être mentionné.

M. amoureux est honnête. Il tente vraiment de faire son possible pour avancer dans la vie en ma compagnie. Il est gentil, présent, attentionné et j'ai l'impression que ses sentiments envers moi sont sincères. Tout comme les miens le sont. Le problème est que notre rencontre a été précipitée. Pour sa situation. Un "deuil" légitime du passé aurait dû se faire avant  notre rencontre. Mais voilà. M. amoureux a dit qu'il avait le choix de se morfondre dans le passé et laisser passer une personne merveilleuse...ou foncer tête première. Alors tant pis pour le deuil. Mais bienvenue le doute.

Un choix dont j'ai décidé d'assumer les conséquences. J'ai su dès le départ dans quoi je m'embarquais. Même si vivre avec le doute n'est pas agréable du tout, vivre avec M. amoureux l'est.

Aucune leçon de vie ne vaut la peine d'être tirée de cette situation. A part de découvrir que je manque de patience. J'espère un jour arriver à ne plus ressentir cette personne, cotoyée tous les jours par M. amoureux dû au travail, comme une menace.

J'ose espérer un jour que ce ne seront que mes pensées qui feront menace. Que celles de M. amoureux seront guéries. Et qu'à partir de ce jour, je pourrai enlever ce doute sur mes épaules.

5 commentaires:

  1. Le doute, ça doit être lourd à porter en effet. Il doit en valoir la peine. Bonne chance... En espérant que son passé se règle une fois pour toute. c'est le temps qui fera le travail.

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  2. Wow! Je ne pensais que quelqu'un pourrait expliquer aussi précisémment ce que j'ai vécu par le passé. C'est-à-dire l'enfer.. Les incertitudes, les questionnements, les discussions, le doute, le sentiment de compétition, le doute encore.. Mais après 5 ans, quelques pleurs, bonnes discussions et un ultimatum, je dois dire que je vis une relation de couple exempte du fantôme de l'ex. Le tout n'a pas été facile, mais ça en a valu la peine. Bon courage!

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  3. Merci, tu m'encourages! Mais 5 ans!!! Tu as été très courageuse! Vraiment, tant mieux si ça en a valu la peine!!! Tu l'as réellement mérité!

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  4. C'est long un deuil... Et c'est difficile d'accepter que l'autre ne sera jamais 100% disponible tant que son deuil ne sera pas fait. Mais c'est comme ça. Moi aussi, je suis arrivée dans la vie de Chum/papa pendant le deuil. Il n'y a si longtemps (peut-être 6 mois), il me disait encore: "Tu sais, j'ai fait le deuil de ma relation avec elle, mais je n'ai pas encore fait le deuil de ma famille nucléaire. La famille recomposée, c'est plus compliqué..." Et il a raison...Je lui ai laissé du temps, j'ai lâché prise de ma volonté de contrôler les choses et aujourd'hui, je pense que je ne me trompe pas si je dis que nous sommes très heureux.

    Il a parfois fallu mettre des limites. Du genre "chéri, pour que ça marche, nous deux, j'ai besoin que tu mettes plus d'énergie à réussir notre relation qu'à réussir ta séparation. Sinon, je ne te suis plus et on arrête ça là."

    Je te souhaite bon courage, parce que ça en prend. Mais en attendant, toi, tu es une personne formidable !

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  5. Merci beaucoup pour tes encouragements :)

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