vendredi 12 mars 2010

Quand tu commences ta journée avec une couleuvre...

Imaginez-vous une belle journée ensoleillée. Vous buvez un bon café.

Vous regardez par la fenêtre... et vous apercevez une longue couleuvre en train de se faire bronzer sur le capot de votre voiture.

Réflexe numéro 1: " Ais-je des ennemis moi?"

Car vous croyez, bien entendu, qu'une couleuvre ne grimpe pas sur les voitures toute seule.

Vous devez prendre la voiture ce matin là.

Et votre courage à deux mains.

Lorsque vous tentez de chasser la couleuvre du capot, vous osez à peine lui toucher car vos craintes enfantines, qu'elle se retrouve dans vos pantalons, remontent à la surface de façon plus rapide que le déplacement de la-dite couleuvre.

Lorsque vous osez enfin lui donner un coup de pouce pour atterir chez le voisin, ce vertébré à langue fourchue se faufile dans un minuscule trou dans le capot près du pare-brise.

Réflexe numéro 2: "bah, elle va sortir par le moteur et aller au sol. 1-0 pour moi."

Vous ouvrez complètement le capot pour vous réjouir de sa fuite. Elle est entortillée sur quelques pièces de voiture dont j'ignore le nom et que je n'ai pas envie de connaître leurs fonctions.

Vous tentez de jouer de l'épée avec un bâton pour faire fuir cette chose de votre propriété. Échec. Vous sortez les grands moyens et arrosez la chose.

L'animal a été plus rapide que vous. Elle est maintenant cachée dans un trou dans le côté passager.

J'ai une couleuvre dans "l'aile" de ma voiture...1 point pour vertébré-langue fourchue.

Réflexe numéro 3: "Dites-moi...svp...qu'il n'y a pas un petit trou qui communique avec les pieds du côté du passager"

Vous sortez votre lampe de poche et commencez à explorer les fonds secrets du côté du passager à l'intérieur de la voiture. Vous remarquez qu'il y a (des chips, des roches, des feuilles) une ouverture lorsque le tapis se termine. Mène-t-il à la cachette secrète?

Vous n'en avez aucune idée. Mais votre imaginaire vous dit "ouiiiii et elle va grimper dans tes pantalons lorsque tu conduiraaaas".

Je suis déjà en retard, je dois partir. Et j'ai une couleuvre dans ma voiture.

Je quitte donc la maison avec ma couleuvre, blanche de peur que l'animal jaune et noir vienne me rendre visite alors que je suis coincée au volant. Je m'imagine sur l'autoroute avec la chose qui sort du trou et se faufile sur mes cuisses, sur mon corps, dans mon cou...J'ai chaud.

Je quitte la voiture pour faire mes achats. Je reviens des magasins. Et si la langue fourchue est entrée dans ma voiture durant mon absence? Petite inspection. Rien en vue. On repart direction maison.

Je l'ai presque oublié. Je conduis sur l'autoroute.  J'aperçois soudain la longue couleuvre sortir du trou par lequel elle était entrée et atterir sur mes essuie-glaces. Dans ma face.

Au moins elle n'est pas dans mes pantalons. Mais elle est encore là. 2-1 langue fourchue.

Je rigole en voyant sa face combattre le vent. Mais c'est qu'elle est tenace! Elle se met à ramper sur mon pare-brise, de haut en bas, de gauche à droite. Au grand vent. Je continue à conduire en regardant ce spectacle de national geographic.

Nous arrivons, ma nouvelle amie et moi, dans un mini embouteillage dû à des travaux de construction. Je rigole cette fois-ci vraiment fort en m'imaginant la tête des autres conducteurs qui voient passer une voiture avec une couleuvre sur le pare-brise. Une idée me passe par la tête: "mmm et si je partais mes essuie-glaces?".

J'imagine déjà la couleuvre faire un vol plané sur l'auto d'à côté. Mmmm tentant.

Mais imagine aussi que la couleuvre se fait "frapper" par mes essuie-glaces et que son sang froid éclabousse mon pare-brise et me cache la vue. Moins tentant.

Je continue donc ma route avec ce truc qui ondule dans ma fenêtre et qui doit avoir mis ses crampons car étrangement, elle ne part pas au vent.

Arrive enfin à la maison, morte de rire.

Je prend les grands moyens: des pinces à spaghetti. Je n'ai qu'à la prendre (ouaaassshhhh) et la déposer dans la nature...chez les voisins. De l'autre côté de la rue du moins. Il y a une forêt pas très loin. N'importe où mais pas sur ma voiture.

Je n'ai eu qu'à la pousser un peu avec les pinces et elle a rampé jusqu'au sol...dans la cour...j'ai alors lancé une grosse chaudière dessus afin d'être certaine qu'elle ne prenne pas le bord de mon jardin. Fière de mon coup, je ne savais plus trop quoi faire avec la chaudière virée à l'envers, tenant prisonnière la couleuvre.
1 point pour moi. 2-2.

J'ai décidé que j'allais profiter du moment et avoir l'air d'une maman cool auprès de mon jeune garçon biologiste en herbe en lui montrant ma belle prise. La réalité était que petit garçon n'avait pas peur des couleuvres et qu'il pourrait sûrement me libérer de mon problème...

Lorsque les garçons sont arrivés de chez papa, ils se sont empressés de voir ce beau cadeau sous la chaudière.

Vide la chaudière. Rien. Nothing.

3-2 pour langue fourchue. Elle s'est sauvé.

Nous n'avons pas revu notre amie jaune et noir de l'été passée. Même pas dans mes radis. Peut-être faudrait-il demander aux voisins...

Ah et quelqu'un a envie de venir manger du spaghetti?

(Quoi...je pourrais vous raconter l'histoire de ma tortue qui s'est suicidée.)

2 commentaires:

  1. Mais, c,est DÉLICIEUx comme histoire, je de lire d'un trait et j'en reviens pas encore!

    Ce n'est pas ordinaire comme histoire, vraiment...

    Et oui, j,aimerais beaucoup connaître celle de ta tortue.

    Bravo encore pour ton titre accrocheur!

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  2. Très rigolo! Oui, oui, oui, on veut l'histoire de la tortue suicidée!

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