lundi 13 décembre 2010

Famille recomposée à saveur de pain d'épices

M. amoureux et moi, ainsi que nos 4 garçons, avons aménagé ensemble cet été.

Et je vais être franche avec vous ce soir.

Depuis cet été, la portion attribuée aux journées merveilleuses est férocement jalouse de celle des journées-accrochage, autant dire des journées-découragement.

Dès le jour où nous avons installé le divan, un tourbillon d'illusions et de désillusions, d'acceptation et de déceptions est entré par la porte de devant et n'en est pas encore tout à fait ressorti.

Il m'arrive souvent de faire l'analogie de la famille recomposée avec la mise au monde d'un enfant. Mais pas pour la découverte de l'être. Non. Pour la comparaison entre l'imagination de la douleur avant la mise au monde et le vécu de la douleur pendant la mise au monde.

Je m'explique: lorsque nous sommes enceinte, on tente de nous décrire, de tous bords tous côtés combien un accouchement est douloureux. Mais lorsqu'on le vit, c'est à ce moment qu'on réalise qu'on aurait pas pu imaginer l'intensité de la douleur.

On a beau lire et relire sur le défi que représente le mélange de deux familles différentes sous le même toit, c'est lorsqu'on le vit qu'on réalise que nous n'avons pas pu nous imaginer toute la complexité que cela engendre. La discussion, la négociation, la comparaison, alouette.

Ce qui fait qu'en ce merveilleux dimanche de douce tempête, mes prévisions enfantines pour la journée à six dans la maison tiraient plus du blizzard extrême -du moins dans ma tête- que des doux flocons.

Quelle surprise de constater qu'un sapin de Noël, des jeux extérieurs et des traineaux en pains d'épices plus tard, nos garçons étaient calmes, et surtout, enfin, j'avais le sentiment que nous pouvions être bien ensemble.

Et j'ai ressenti une petite lueur d'espoir. Comme celle des parents dont les enfants percent les dents.

"Ce  n'est qu'une phase"....oui, qu'une phase d'adaptation.

Merci père Noël.

mercredi 8 décembre 2010

Pause de vie

Quelque part cet automne, un immense besoin d'enligner mes valeurs avec ma vie professionnelle s'est fait sentir. Le plus grand besoin vécu jusqu'à présent. Mon chemin étant couvert de boue; je devais changer de direction.

Me voilà donc assise sur la chaise d'une orienteure, début octobre. Je savais ce que je voulais, mais je voulais être certaine de ne pas me tromper pour une deuxième fois.

J'avais hâte de lui expliquer tout mon cheminement scolaire et professionnel, aussi étrange qu'il puisse être et aussi démonstratif de la relation ange-démon entre le besoin de sécurité et le désir d'accomplissement qu'il l'est.

Croyant faire quelques tests d'aptitudes en espérant que les résultats notent autre chose que "camionneur, madame" -comme ce fut le cas au secondaire- je me suis plutôt fait dire "vous êtes fatiguée madame et vous n'aboutierez à rien si vous continuez comme cela".

Hein? Quoi? Je ne peux pas faire un changement de carrière en même temps que mon travail de gestion qui m'angoisse et m'ennuie?  Ni en même temps que je m'adapte à la famille recomposée en ayant mes deux enfants à plein temps?

Dis comme cela, c'est évident. Mais quand tu es en plein dedans, ce n'est pas si évident. Surtout pour une idéaliste comme moi. Eh oui, je croyais pouvoir bifurquer vers les sciences sociales en claquant des doigts...et surtout, en ne laissant rien tomber de ce que je possédais.

Alors voilà. Mme l'orienteure, au lieu de me donner des tests, m'a donné des choix:

- Où vous ne changez rien à votre situation et bientôt vous êtes en burn-out.
- Où vous acceptez d'abandonner quelque chose et vous pourrez faire votre changement de carrière.

"Je ne travaille pas avec des gens fatigués, puisque leur décision est basée sur des réactions et non des choix véritables" m'a-t-elle dit.

Elle n'a jamais aussi bien dit.

J'ai donc réfléchi. Elle avait raison. J'ai conservé mon travail par sécurité, mais il y a des lunes que je suis ailleurs. J'ai donc accepté de faire des concessions.

J'ai arrêté mon travail temporairement, j'ai fait une pause dans tous les aspects de ma vie, à l'exception des enfants. Ne pouvant les mettre en boîte avec les maillots d'été (je blague), j'en ai profité pour être plus présente avec eux.

Donc pas de travail, pas de blogue, pas d'orienteure pour l'instant. Repos. Travail sur moi-même. Travail avec mes enfants. Tentative de travail sur la famille recomposée.

Voilà ce qui explique mon absence ici, malgré mon amour pour la blogosphère.

Je suis plus reposée. Je peux maintenant entamer la deuxième partie de ma vie. Celle où j'ai pris le temps de réfléchir à ce que je veux vraiment.

Et ça prendra le temps que ça prendra...