jeudi 28 janvier 2010

Ken et Barbie

Petit garçon, amateur de construction de forteresses enneigées, revenait de l'école:

"Maman j'ai vendu mon fort de neige à la récréation"

Maman: "Hum...vendu?"

Garçon: "Oui, contre des roches."

Maman: "Ahh..Pourquoi?"

Garçon: "Il y avait des filles qui l'avaient envahi. Elles faisaient la cuisine dedans. O-U-A-S-H"

Tandis que petit garçon de 6 ans fait une nette distinction entre le rose et le bleu, grand garçon de 12 ans est soudainement attiré par le rose. Mon fils a une blonde. La même blonde depuis 6 mois...(ressentir ici le traumatisme de la maman)

Lorsque je tente, subtilement, de savoir ce qu'on fait avec une amoureuse à 12 ans...il me répond "rien de spécial, c'est comme ta meilleure amie". "Mon autre ami, untel, sort avec unetelle depuis le début de l'année aussi".

Okay...euh...mon fils de 12 ans est en couple, et a un couple d'amis, qui eux aussi sont ensemble depuis 6 mois...

"Ok, oui....mais....hum...vous vous donnez de l'affection?"
"Nooooooon". Il baisse les yeux. Mauvais signe. Tentons d'être plus subtile:

"Oui mais...ton ami untel et sa copine, ils s'en donnent eux?"

"Ben...ils se battent, juste pour jouer, c'est tout"

"Hum...ok...ah bon...mais dis-moi, je ne l'ai pas vue durant les vacances de Noël, tu n'as pas envie de l'inviter ou d'aller chez elle parfois? "

"Boff, non. J'aime mieux jouer avec untel et untel."

Allez savoir, ça me rassure.. :)

Bon. Constatation numéro 1 : je ne suis foutrement pas prête à sauter dans l'adolescence. Constatation numéro 2: malgré mes années de vécu, je crois être devenue un tantinet naïve. Constatation numéro 3: je manque d'expérience en la matière. Quelqu'un aurait-il un mode d'emploi?

Lorsque j'étais en sixième année du primaire, on n'avait pas de "chum" stable. Pas de couples d'amis. Que quelques regards et des petites cartes de la St-Valentin qui nous faisaient rougir.

Le seul couple stable que je connaissais était le Ken et la Barbie de ma petite soeur. Et je crois que je jouais avec. Ou peut-être est-ce ma mémoire sélective de mère me fait croire que j'étais si sage? Ou est-ce la génération divorce qui veut nous montrer l'exemple? Allez savoir.

mercredi 27 janvier 2010

Voici la liste de mes 50 petits gestes pour un grand changement

Chaque année, une montagne de résolutions hantent ma tête à l'approche de la nouvelle année. J'ADORRRE ces premiers jours de l'année et j'adorrrre faire des listes. Un moment pour faire un bilan de sa vie.

J'ai fait différent cette année. Pas de grosses résolutions difficiles à tenir. J'ai plutôt opté pour un principe qui a fait ses preuves: c'est dans les petits gestes que l'on initie les plus grands changements.

J'ai décidé de me créer une liste de petits gestes qui deviendrait en quelque sorte ma ligne directrice. Des gestes que je pose déjà mais que j'oublie parfois, de nouveaux gestes...tout ceci dans un but d'amélioration d'une façon holistique. Lire et relire la liste des petits gestes permet d'envoyer ces derniers confortablement dans le fauteuil de ton inconscient. Et graduellement, tu te rends compte que tu intègres ces petits gestes dans ta vie quotidienne sans avoir l'impression de faire un effort.

Au diable les résolutions extrêmes aussi lourdes que le vrai sac du père Noël. Voici plutôt mes 50 petits gestes qui passeront certainement le stade critique du mois de février:

(mmm 50 ça semble extrême...mais la fréquence peut varier, la durée également. L'important est de parsemer de plus en plus souvent ces petits gestes dans le quotidien, sans se créer de pression inutile. Il y a tout de même 365 jours dans une année!)

Voici donc, dans un ordre aléatoire, ces 50 gestes, qui associent bien-être, forme, vie de famille, vie sociale, vie intellectuelle:

  1.  Lorsque possible remplacer le café par le thé et la tisane
  2. Continuer à écrire des cartes de Noël avec un message personnalisé à l'intérieur
  3. Garder mes pièces épurées (anti-fouillis, calme, diminue tâches ménagères, + temps pour vivre!)
  4. Réserver des périodes de "RIEN" (regarder le plafond, s'assurer que le cerveau fait e-e-e-e-e-e)
  5. Réserver 15 min par jour pour séance d'orthophonie avec petit garçon
  6. Écrire, écrire, écrire. Écrire librement, tout ce qui nous passe par la tête. C'est génial. Écrire pour mon blogue aussi. Écrire dans les cahiers de souvenirs de mes fils...Écrire mes projets.
  7. Réutiliser mes tonnes de livres, revues et films...quand l'envie me prend d'aller en acheter.
  8. Aller à la bibliothèque avant d'acheter un livre
  9. Demander des nouvelles à mes amis chaque semaine
  10. Prendre le temps pour une manucure, massage maison..
  11. Lire une histoire chaque soir aux garçons. Et rendre l'histoire vivante.
  12. Faire du sport en famille. Essayer le soccer, kayak, patin, vélo, basket, tennis, raquette, hockey, glissade, marche, volleyball. L'important est de faire une activité dehors avec les enfants. Tenter de diversifier. (donner envie de bouger aux enfants, forme, découverte de la nouveauté)
  13. Lorsque je joue avec mes fils, être présente dans la tête aussi (pas de "mmm vaisselle, prendre rd-vs coiffeur, tiens je vais faire cela demain, qu'est-ce qu'on mange ce soir...). Être là, corps, coeur et âme dans le moment présent.
  14. Tenter de soigner mon langage (hum hum difficile dans le milieu dans lequel je travaille...)
  15. Crémer tous les petits racoins de la peau (bien-être)
  16. Prendre une pause volontaire de 10 min dans ma chambre entre l'arrivée à la maison et le début du rush de la soirée
  17. Avoir toujours des crudités prêts pour les fringales pré-souper des enfants
  18. Sourire et rire. Penser à des trucs inspirants.
  19. Passer du temps avec grand garçon et ses devoirs, afin de lui donner le goût d'apprendre et le plaisir de se donner dans quelque chose.
  20. Stimuler la lecture dans tous les petits gestes avec petit garçon (lire les affiches, jouer avec le quotidien même si ce n'est qu'une minute.
  21. Tenter d'arriver au bureau plus tôt pour y repartir plus tôt...question de laisser le moins longtemps possible grand garçon seul au retour de l'école
  22. Manger des crudité et jus de légumes en collation
  23. Prendre des suppléments omega-3
  24. Tenter de réapprivoiser le kéfir
  25. Manger à la maison le plus possible
  26. Découvrir de nouvelles activités avec amoureux
  27. Manger un met qui fait plaisir aux papilles!!
  28. Tapis roulant ou marche le midi au travail
  29. Cuisiner avec les légumineuses
  30. Mettre du citron dans mon eau
  31. Effectuer quelques poses de yoga, si bon pour le corps-esprit
  32. Manger des "céréales de lapin" (son de blé) le matin
  33. Tenir mon dos droit
  34. Manger des avocats, c'est si bon.
  35. Prendre le temps de bien me peigner le matin
  36. Danser avec les enfants
  37. Écouter différents styles de musique
  38. Provoquer des sorties de zones de confort
  39. Mettre des sous noirs dans un pot pour la fondation MIRA à l'école
  40. Encourager mes enfants
  41. Montrer des signes d'affection et d'appréciation à amoureux
  42. Prendre des nouvelles de mes parents
  43. Ne pas sauter rituel lavage visage-crémage du soir
  44. Continuer à boire du vin
  45. Manger du chocolat noir
  46. Dessiner, peindre avec les enfants, question de me sortir de ma rigidité intellectuelle de cartésienne et de développer ma créativité
  47. Faire une liste de ce qui est essentiel et qui ne l'est pas avec nouvel amoureux pour arriver créer la vie de famille qui nous ressemble
  48. Voir avec nouvel amoureux ce qu'il attend réellement de son futur. Ce qu'il désire réellement faire de sa vie. M'assurer que de prendre plus de temps (=sacrifices financiers) pour la famille n'est pas mon rêve et plutôt son sacrifice.
  49. Respirer et pratiquer l'art de la patience
  50. Lire cette liste souvent

lundi 25 janvier 2010

Petit résumé de ma visite à l'école alternative

Ce matin je suis allée visiter une école alternative pour petit garçon Isaac. C'est une école publique, intégrée dans la commission scolaire au même titre que son école traditionnelle actuelle. Mais elle a ce petit quelque chose de différent.

Les garderies et écoles alternatives ont cette irrésistible façon d'être centrées sur l'enfant et son propre développement. Elles prônent la coopération et l'autonomie. L'ouverture sur le monde. Chaque enfant est un être unique, avec sa propre personnalité, ses forces et ses faiblesses.

Je dois avouer que j'ai eu cet automne une écoeurantite aigüe de l'homogénéité de l'enseignement dans l'école traditionnelle. Probablement parce que mon fils n'y cadrait pas en français. Il ne suivait pas le moule comme on dit. J'ai donc ressorti du placard mon intérêt et mes questionnements pour une éducation différente et me voilà en ce lundi matin à la porte de cette charmante petite école alternative qui prône la pédagogie Freinet (www.teteamodeler.com/scolarite/pedagogie/dictiofiches4.asp).

Lorsque nous entrons dans l'école, une structure suspendue au plafond, de forme terrestre et soutenant des enfants qui se tiennent par la main, nous accueille. On y sent déjà le petit côté "centré sur l'humain".

Ce sont les élèves qui nous font visiter leur école. Deux amis de cinquième année.

Premier arrêt: classe de sixième. Le professeur nous accueille et nous explique que les élèves sont en train de créer leur propre album de finissants. Un album ultra-coloré où chacun y va avec sa créativité. Un album qui ressemblera à l'enfant. Soudain, quelque chose me chatouille la jambe. C'est Nana, le chien de la classe. Un petit bichon maltais qui se fond dans le décor.

Second arrêt: toilettes. Petites, comme tout le reste, mais remplies de dessins sur les murs. A gauche un jardin avec des carottes, à droite des petits animaux. Ce n'est pas ça qui va peser dans la décision, mais vraiment trop cute pour des toilettes.

Troisième arrêt: la bibliothèque. Un grand tapis rouge, de grands coussins pour lire. Un petit coin cachette tout décoré de fleurs géantes, pour partir au pays de l'imaginaire.

Vient ensuite la visite des autres classes, le coin anglais, mathématique, art dramatique, informatique et art plastique.

Tiens, un lapin dans le corridor. J'ai oublié son nom mais il fait parti de la grande famille. Les enfants semblent bien le connaître. Il n'est pas rare de voir un petit animal. Ces petits être font partie de l'école et des apprentissages.

Les deux garçons qui nous font visiter ont des "badges" accrochés à leur cous. Ils m'expliquent que ce sont des privilèges. Un pour la responsabilité, un pour la coopération et un autre pour le travail. Ici, me dit la directrice, aucun billet rouge de conséquence. On mise sur le renforcement. Si tu gagnes la confiance de tes professeurs, tu reçois le badge responsabilité. A partir de ce moment, tu peux circuler dans l'école sans demander la permission. Les professeurs ont confiance en toi. Quel bel exemple d'autonomie.

Partout, des bureaux collés, en cercle. Des amis qui présentent un projet. Des enfants silencieux qui travaillent. Des parents qui aident les professeurs. Des petits groupes.

Une directrice gentille qui s'est attardée sur la crainte de fiston de changer d'école.

Une directrice qui m'expliquait également qu'à son école, aucune distinction n'est faite entre les classes sociales. Ils ont des enfants de familles très pauvres, d'autres très riches. Mais c'est l'être humain qu'ils regardent. Et l'enfant apprend à vivre dans une micro-société, comme dans la société lorsqu'il sera adulte. Avec un éventail de personnalités différentes et des gens de tous les milieux.

Les parents doivent passer une demi-journée minimum par mois à l'école avec les enfants. Pour ceux qui travaillent, il y a des comités de soirée. Cette présence suscite l'esprit d'entraide. Et vous auriez dû voir les yeux de mon fils lorsqu'il a appris que maman pourrait aller passser du temps dans sa classe. Pendant que les parents aident les professeurs, ces derniers profitent de ces périodes pour passer du temps individuel avec les enfants.

Bref j'ai beaucoup aimé cette école. C'est certain que l'organisation n'est pas au même niveau qu'une école traditionnelle. J'ai vu la différence lorsque je suis allée porter mon fils dans sa classe après la visite. Tous les grands corridors rangés, classes pleine d'enfants qui travaillent, portes fermées. Espace calme, organisé...un tantinet homogène. Mais quelque chose de rassurant, car encadré.

A l'école alternative, c'est moins encadré. L'objectif est de favoriser l'autonomie des élèves et c'est bien évident que cela crée un petit milieu un peu plus désorganisé. Mais tellement chaleureux.

Comme mon fils a un retard d'apprentissage en lecture, j'ai discuté avec un psychologue et une neurosychologue sur les bienfaits de ce type d'école versus la personnalité de mon fils.

Selon le psychologue (M. chose...), cela serait une très bonne idée pour la confiance en soi de fiston. Et l'apprentissage de la lecture en serait peut-être facilitée étant donné que le professeur mise sur les forces de l'enfant et met l'accent sur la façon pédagogique la mieux adaptée pour l'enfant.

Selon la neuropsychologue, cela dépend de la personnalité de fiston. S'il a besoin d'encadrement et est naturellement désorganisé, c'est une école à oublier. Sinon, une école à adopter.

Il me reste quelques réponses encore non résolues. Comme la transition primaire alternatif- secondaire traditionnel. Une amie qui a enseigné à ses enfants à la maison m'a rassuré en me disant que des études ont été faites et montrent que les enfants s'adaptent très bien au passage au secondaire. Ils sont très autonomes.

Voilà. Ma décision est presque prise. Fiston ira probablement à l'école alternative l'an prochain. S'il reste des places. Car à l'heure actuelle, seulement deux places étaient disponibles en première et deuxième année.

vendredi 22 janvier 2010

Maison de rêve...12 mois trop tôt ou l'art de faire confiance à la vie


16 janvier 2010: Amoureux et moi mangeons des sushis...buvons du vin...fin de semaine sans enfant. On se serre la main, avec un commun accord de mettre nos maisons respectives en vente en janvier 2011. Dans une année. Un délai raisonnable. Une nouvelle étape de franchie. La concrétisation verbale d'un projet commun. Des mots qui stimulent mes neurones.

21 janvier 2010, 5 jours plus tard: au même stade que des enfants devant un comptoir de bonbons, nous regardons les maisons en vente. En fait, on admire LA maison qui nous ressemble. mmm. Nous sommes une année d'avance non?
 (ndlr 23-01-10: Elle vient d'être vendue "LA" maison!!!;)
Revenons un peu en arrière. Cela fait 2 ans que je mène une vie de famille monoparentale (lire: cela fait 2 ans que je...hum...survie, parfois très zen, parfois au bord de la crise d'hystérie ;)). Il y a 6 mois seulement, M. amoureux et moi sommes allés au parc pour la première fois avec les enfants. Mon tiroir mental rationnel me harcèle: c'est tôt. Très tôt pour une cohabitation. Mon tiroir plaisir me calme: en as-tu envie? Profites-en donc tout de suite. Qu'est-ce qui sera différent dans 6 mois, 1 an. Et si c'était positif...

Mes garçons aiment beaucoup M. amoureux. Il faut dire que M. Amoureux est très "moment présent" avec eux. Un heureux mélange de complicité masculine, d'humour dosé, de calme absolu et surtout, de cet espèce de sentiment inconscient "il veut notre bien","il n'est pas une menace", "même mon papa le trouve bien". Une présence graduelle, lente et "solidifiante". Et il fait de si bons soupers! L'idée d'une vie de famille doublée germe graduellement dans la tête de mes fils.

Les petits garçons de M. amoureux sont jeunes et semblent s'être bien adaptés à leur séparation parentale.  Ce sont des petits être très attachants. Je ressens sincèrement un sentiment de "je veux leur bien". Je crois que nous sommes très compatibles.

Les expériences vécues à six ont été très positives jusqu'à présent. Pas comme dans un soap où tout le monde est coincé. Non, on a vu des crisettes, des enfants fatigués...mais c'était le réel dans toute sa splendeur.

Alors, pourquoi ne pas faire le grand saut? J'en meure d'envie. Sortir de ma zone de confort, vivre des expériences enrichissantes, créer une nouvelle complicité, réinventer notre famille, des traditions...et surtout, sortir des souvenirs et du milieu d'une vie qui n'existe plus...pourquoi attendre?

Oui oui, pourquoi attendre? elle est si chaleureuse la maison à 5 chambres et un bureau! Et vivre avec un complice culinaire-inter-ménager et organisationnel: l'extase pour une mère monoparentale plein temps! (de l'aide ouiiiiii)

J'ai peur. Peur pour la sécurité affective de mes fils (et si ça ne marchait pas, et s'ils vivaient encore une déception?). Et si notre amour l'un envers l'autre était en fait un besoin de combler une insécurité quelconque? Peur car psychologiquement et socialement parlant, nous sommes dans la phase "idéalisation" (je semble y avoir sauté à pieds joints, la vie est si...belle!). La phase post idéalisation est...la phase "dé-idéalisation". Oui oui. C'est quand tu te rends compte que vos enfants se chicanent, que l'ex est pas mal présent(e), que les habitudes familiales sont différentes, que de l'aide c'est bien beau mais que les tâches sont doublées!, que Mme. amoureuse idéaliste se situe parfois à gauche ou à droite de la zone "équilibre", que M. amoureux calme et enjoué grogne à l'occasion, que que que...la vraie vie quoi.

Ces craintes là sont fondées et témoignent de mon rationalisme de fille-qui-s'est-tapée-des-livre-sur-les-familles-recomposées et des cours de psychologie.

Et au-delà de ces affirmations, j'ai encore envie de me lancer dans ce projet. Plus que jamais. Car je sais que cette fois-ci, je commence en bas de la pyramide. J'y installe des fondations solides.

J'ai souvent l'impression de marcher sur la lune. Avec aucune idée du type de surface sur laquelle nous avançons. Une surface aux reliefs incertains. L'inconnu total. On ne fait pas d'enfants en pensant qu'un jour nous allons être séparé du parent. En tout cas, pas nous. Mais lorsqu'on s'ouvre un peu l'esprit, on y voit de multiples possibilités familiales. De nouvelles familles. Différentes. Mais pas moins enrichissantes. Comme le dit si bien marâtrejoyeuse (http://www.maratrejoyeuse.wordpress.com/ ) "la famille recomposée, c'est une famille qui s'invente à chaque jour, qui s'apprivoise peu à peu, où comme dans une mosaïque toutes les pièces sont uniques et toutes les relations entre les pièces le sont aussi!"

Nous vivons présentement des micro-moments. Nous avons chacun notre vie, notre famille, notre travail, nos projets, nos activités, notre maison, nos amis. A travers tout cela, nous essayons de nous voir et chaque moment est agréable, mais compartimenté. Des moments de couple. Des moments de famille. Mais jamais longtemps. Juste le temps qu'il faut pour créer de bon souvenirs et donner envie de continuer sur plusieurs années. Ces micro-moments sont merveilleux et lourds à la fois. Lourds dans la case temps. Lourds de frustration de devoir attendre un autre bon moment.

Je crois que mon tiroir mental plaisir me harcèle dû à cette situation. Et parce que je ressens des sentiments amoureux envers lui. Et parce que je suis celle qui se dit qu'on n'a qu'une vie à vivre.
Pourquoi pas alors! Faisons donc confiance à cette vie. Nous avons un grand bagage émotionnel pour faire face à la vraie vie de famille recomposée. Une vie inconnue mais ôh combien stimulante. Nous avons l'essentiel: la communication et le désir de réussir notre vie de couple et de famille. Et vous ais-je dit que les enfants ont un énorme pouvoir d'adaptation, lorsqu'ils baignent dans la confiance et la sécurité? Que des parents heureux sont un cadeau pour des enfants?

Voilà. Je ne sais pas quand nous allons faire d'un lieu notre lieu. Mais nous sommes sur la bonne voie.

Et mine de rien, j'ai mentionné 9 fois le mot "vie" dans ce texte.

Leçon de vie (10 fois): Tentons de faire confiance à la capacité d'adaptation des humains et allons s'acheter un dictionnaire des synonymes!

jeudi 14 janvier 2010

Introspection aux popsicles

C'est en sirotant des popsicles dû à une infection à la gorge par la très vilaine bactérie streptocoque, assise dans mon salon depuis 3 jours d'arrêt de travail et enfin sortie de mon état semi-végétatif de fiévreuse qui ne peut plus avaler...que je me permet une petite introspection.

N'ayant aucune vache ni poules à la maison pour nous fournir des nutriments, mon statut de maman monoparentale m'a amené à conserver le poste de gestion que j'occupe actuellement. Non pas que j'ai mis mes valeurs maison de côté mais je considère cette étape comme une transition réfléchie (mmm réfléchie n'est pas le bon mot) pour la poursuite de mes rêves. Je vous en reparle plus loin.

Si on ne se concentre que sur la profession, le travail est près de ma maison, mon horaire peut être flexible à l'occasion, salaire convenable et j'aime coordonner. J'aime aussi beaucoup la science, mon premier domaine d'études.

Toutes les mères seront d'accord avec moi concernant le fait que nos compétences en gestion sont développées avec l'avenue de la famille. Une vraie gestion de PME qui demande autonomie, confiance, fiabilité, organisation et créativité.

La facette de la gestion qui me plaît est le coaching. Combiné au programme d'entraînement au coaching professionnel dont je suis présentement inscrite, je baigne dans le coaching et j'adore.

La psychologie, le coaching, le développement personnel sont quelques-unes de mes passions. L'être humain en fait. Dans tout son potentiel. Les réactions humaines, les comportements humains et le potentiel des individus me fascinent.

J'ai envie de coacher des gens sur le plan personnel. Des papas, des mamans, des hommes, des femmes. Des personnes qui ont envie de vivre leur vie de façon intègre, d'une façon qui leur ressemble et qui est propre à eux. Telles des empreintes digitales.

Des gens qui se posent des questions, qui ont envie de s'améliorer sur certains plans, d'augmenter leur efficacité, de découvrir ce qui les font vibrer.

Voilà, moi, ce qui m'allume. Accompagner tous ces gens sur la voie de la réussite et du bien-être. Les aider à trouver les solutions et réponses en eux, à accroître leur potentiel. Les aider à changer leur vision, pour voir ce qu'ils n'arrivent pas à voir. Nous n'avons qu'une seule vie, aussi bien la vivre pleinement.

Je n'ai pas toujours su ce que j'avais réellement envie de faire de ma vie. Un emploi conventionnel en sciences me convenait. Mais tel un sentiment flou, je n'arrivait pas à cerner ce qui devait être changé de ma situation passée.

C'est en apprenant à écouter cette petite voix à l'intérieur de moi que j'en suis arrivée à cerner ce petit nuage flou.

J'ai refait une vie de couple basée sur mes valeurs et besoins, mais surtout ceux de mes fils. Oui ça peut sembler ironique "les enfants ne veulent jamais que les parents se séparent". En effet. J'approuve. Mais ceux qui me connaissent auront un petit sourire d'approbation concernant les besoins et bénéfices de mes fils à long terme :)

Je pratique le coaching avec les amis, le travail et la formation. Mais l'avantage ultime, c'est que ma passion me permettra d'être présente pour ma famille. Deux passions combinées, n'est-ce pas merveilleux.

C'est en prenant le temps comme aujourd'hui que je réalise que ce besoin est viscéral. La famille. Écouter petit garçon me raconter sa journée. Voir grand garçon être tellement heureux d'avoir une présence lorsqu'il revient à la maison. C'est lorsqu'il me raconte sa journée en parlant sans arrêt avec les yeux pétillants que je réalise qu'on partage le même besoin. C'est quand petit garçon revient à la maison à pied, à 15h (pas 17h30!) et qu'avec ses grands yeux bleus me dit: j'suis chanceux hein maman" que je réalise qu'on partage le même besoin.

C'est quand je prie au travail afin qu'il n'arrive pas d'imprévu car fiston m'attend à son spectacle de l'école. C'est quand je me sens coupable d'être malade 3 jours de suite, car j'ai des employés à ma charge et une surcharge de boulot qui m'attendent, que je me réconforte en me disant que ma petite voix est bel et bien réelle et en accord avec ma personnalité.

Être là pour mes enfants, pour ceux de mon amoureux, dans le moment présent. Être là pour mon amoureux et avoir l'énergie de construire et entretenir mon couple à chaque jour. Être là pour mes parents, ma soeur, mon frère, mes nièces et beau-frère et belle-soeur. Être là pour mes amis. Prendre le temps de les écouter. Fabriquer des biscuits maison. Jouer dehors. Lire, expérimenter, enseigner, écouter, consoler, motiver.

Voilà ce qui compose ma personnalité, mes besoins, mes valeurs, mes désirs. Et en aucun temps, je prétend que c'est LA formule idéale. C'est MA formule idéale. Les mamans qui travaillent à plein temps dans une carrière qu'elles adorent, je les félicite. Les mamans à la maison, je les félicite également. Et toutes celles qui sont inconfortables dans leur confort, eh bien je vous encourage.

L'important, après tout, est de vivre sa vie en accord avec ce que l'on ressent de plus profond en nous. Et avec la réalité.

Leçon de vie: un questionnement sur soi et sa vie est le début d'une vie enrichie. Et pour cela, il faut prendre le temps.

jeudi 7 janvier 2010

Maman et fiston sur le divan











Ce soir, petit fiston et moi sommes allés s'asseoir sur le divan confortable d'un psychologue.

Monsieur Chose, comme on l'appelle entre nous. Comme si aller voir un psy avait encore quelque chose de tabou. Surtout avec des enfants. "Mais quel genre de parents" "Je les croyais équilibrés" "Encore une de ces mères anxieuses qui amène son enfant chez le psy à la moindre difficulté. Nous, dans notre temps..."

Mais voilà. Pourquoi donc?

Petit garçon a toujours eu un développement normal, une énergie normale, une intelligence normale et des amis normaux.

CPE: petit garçon est nommé enfant le plus populaire du groupe. Maternelle: petit garçon a une excellente motricité fine et une créativité impressionnante. Il passe son diplôme haut la main.

Première année: ... BANG. Première année: "votre fils est en grosses difficultés". Le verdict est tombé. Mon fils a un retard dans l'apprentissage de la lecture. Nous sommes pourtant seulement en octobre.

"Non, pas MON fils. Impossible, nous avons une librairie à la maison. On fait plein d'activités pédagogiques..."

"Non, non. Pas mon fils à MOI. Voyons. Je l'ai stimulé dans sa petite enfance. Vous savez, là, plus on stimule un enfant, plus on crée/conserve des connections neuronales...Je croyais lui avoir construit une autoroute..."

"Non, non et non. Il mange bien, dors bien, bricole bien, construit des ponts dignes d'un ingénieur, est un vrai petit agenda et est très intelligent."

Bon. Après une couple de bouteilles de vin, un amoureux ouvert et compréhensif, de très bons amis, une bonne famille et quelques dizaines d'introspections, la pilule a fini par passer.

Fut ensuite le stade du questionnement. "Ais-je été assez présente? Qu'est-ce que j'ai fait, ou plutôt qu'est-ce que je n'ai pas fait?"

Passé la phase questionnement, arriva la phase action. Bon, on a un problème, qu'est-ce qu'on fait avec?

Rencontre avec le professeur
Rencontre avec l'orthopédadogue
Rencontre avec l'orthophoniste
Rencontre avec l'optométriste
Aide aux devoirs
Super dodos. Exercices. Calme. Plein de livres d'exercices, jeux Mont-à-mots et des
omega-3 pourquoi pas...

On va le régler le problème, on va le régler...t'inquiètes fiston, ta confiance en toi va revenir...

Diagnostic? Aucun diagnostic. Il ne souffre pas de dysphasie, de dyslexie et d'aucun - ie de diss- quelque chose.

Mais dites-moi docteur, il a quoi?? Je rêve ou il "est en grosses difficultés" et a été étiqueté dès le début de sa première année?

Mon instinct de maman me ramène directement à la pyramide de Maslow. Ce gentil monsieur affirme que les besoins primaires comme sécurité, boire, manger et dormir ainsi que les besoins affectifs doivent être comblés pour que l'être humain puisse avoir l'énergie disponible afin de se placer en mode apprentissage.

Sécurité: je barre mes portes :)
Boire: des tonnes de yogourt à boire
Manger: la facture d'épicerie ne ment pas
Dormir: enfin il dort

mmm...affectif alors?

Tiens donc. On s'est séparé le papa et moi. "Mais c'était il y a un an et demi!" "Ah oui, mais le papa ne l'avait pas digéré et la séparation idéale s'est soldée en un échec monstrueux et cauchemar bien réel. Qui aurait cru. Et maman qui avait idéalisé la séparation, car pour les enfants, des parents heureux, c'est important. Un bon choix. Et maman, avec ses études en psychologie et en coaching...réussirait ELLE sa séparation... Mais bon. C'était la meilleure décision à prendre. Mais il faut accepter qu'il y ait une part qu'on ne peut contrôler. Comme la peine du papa. Et le fait que papa ait décidé d'élire domicile...en Abitibi! Le fin fond de la planète selon ses fils. Mais bon, on en reparlera"

Quoi qu'il en soit, petit garçon semblait quand même bien intégré à ces changements. Mais allons fouiller un peu plus creux. Juste au cas.

Et nous voilà chez monsieur Chose à lui raconter l'histoire d'un petit garçon très attachant et très intelligent.

Ce monsieur Chose tend à penser que petit garçon, être très sensible, a un blocage émotif. Malgré toutes mes précautions pour limiter les dégâts. Une grosse peine enfouie. Tellement loin qu'on ne l'a pas vu. Et cette peine se répercute directement sur sa vie. Et bloque son autoroute d'apprentissages.

Ce soir, mon fils est heureux. Il a parlé de tout et de rien avec un monsieur gentil. Il a invité son frère. Et il a le droit de dire n'importe quoi. Car les mots dits restent dans les murs du bureau de monsieur Chose. Et surtout, monsieur Chose lui a assuré que son problème de lecture serait résolu.

Et la maman, elle, remercie monsieur Maslow. Et monsieur Chose.

Leçon de vie: fie-toi à ton instinct maman. Et accepte ce que tu ne peux changer.