lundi 22 février 2010

Quand votre enfant vous rappelle à l'ordre...

Samedi soir: fistons et moi sommes chez amoureux, avec ses fistons à lui. Une famille réinventée avec beaucoup de potentiel. Je joue à un jeu drôle avec petit beau-fils de 3 ans. Petit garçon à moi joue à un jeu avec grand beau-fils de 5 ans et M. Amoureux. Grand garçon à moi est parti à un anniversaire avec ses grands amis.

A la fin de la soirée, mon petit garçon semblait triste et/ou fâché. Lorsque nous somme retournés à la maison, petit garçon a finalement exprimé sa peine: "je ne suis pas important pour toi, comme papa!". Et croyez-moi, ce n'était pas de la manipulation.

Ouch.

Oublions le "comme papa" cette fois-ci et concentrons-nous sur le "je ne suis pas important pour toi". La suite de sa phrase fut: "on ne joue jamais ensemble! Juste les devoirs, les devoirs. Fais ceci, fais cela, brosse les dents, prends ton bain, viens à l'épicerie..."

Petit garçon avait vu ce soir-là maman jouer à cache-cache les animaux sur un jeu de ferme. Il avait vu sa maman rire et s'amuser. Et c'est ce qui a déclenché son sentiment.

Et vous savez quoi, il avait raison.

Depuis ma séparation, lorsque je suis à  la maison, à ma maison, seule avec les deux garçons, je suis dans un état de gestion. Le temps que l'on passe ensemble le soir, après le travail, est pour les devoirs. Ensuite, du temps de libre? On fait des jeux pour l'orthophonie. Ensuite, encore un peu de temps? On lit un livre et je lui demande de nommer les mots.

Bref, chaque fois que je joue avec petit garçon, je réalise que c'est dans une optique éducative. Pas de spontanéité. Des jeux de "je cache la vache" "on fait un gros tunnel" "on joue à la prison des chatouilles" etc. sont loin derrière nous.

Les fin de semaines, je réalise que je conserve la direction gestion. Petit garçon joue à quelque chose avec moi, je me lève aux 5 minutes "je vais aller partir le lavage et je reviens" "je vais aller commencer le souper et je reviens".

Chez M. amoureux, je suis calme et j'ai le temps. J'aurais aussi bien pu jouer avec petit garçon à moi. Le principe était que j'avais du temps et pas de "lavage, ménage, liste d'épicerie, etc" à faire. Juste le temps de vivre. Mais petit garçon à moi a interprété différemment la situation. Une fatalité du type: elle ne passe pas de temps comme cela avec moi, donc je ne compte pas beaucoup à ses yeux.

La bonne nouvelle, c'est qu'il a été capable de m'exprimer sa pensée. J'ai été capable de l'écouter et de le rassurer. J'ai passé le reste de la soirée avec lui, avec ses jeux.

Ça fait mal lorsque ton enfant te renvoie la réalité en pleine figure. Mais c'est positif. Avec toutes les responsabilités, les rendez-vous, les obligations, on oublie parfois de se concentrer sur l'essentiel. La montagne de lavage et le frigo vide ont un impact à court terme. Un enfant qui intègre en lui des idées en fonction des gestes des adultes qu'il aime a un impact à long terme. Et beaucoup plus dévastateur qu'une paire de jeans sales.

Nous avons donc remis nos pendules à l'heure samedi soir. Je vais être attentive à intégrer et maintenir des pauses arrêt. Ces pauses arrêt seront pour mes fils. Et en tout temps, j'applique le principe de l'attention et l'écoute active. Je leur parle en me plaçant à leur hauteur. J'écoute activement lorsqu'ils me parlent.  J'entre dans leur monde. Je m'intéresse à ce qu'ils font. Des trucs qui semblent évidents et banals...mais pas tant que ça.

Depuis samedi soir que je suis revenue sur terre, j'y ai vu une réaction instantanée. Les enfants semblent apprécier avoir retrouvé une partie de leur maman.

Certes, les enfants doivent apprendre à s'amuser seuls, on doit faire le lavage, ménage, etc. Mais lorsque l'on regarde nos enfants, prenons le temps d'entrer en contact avec eux. Être là, dans le moment présent. De simples gestes, qui font toute la différence.

Et ça prenait bien un petit garçon de 6 ans pour me le rappeler!

2 commentaires:

  1. Wow! Bravo jeune homme d'avoir exprimer tes émotions, , bravo maman qui a certainement du mérite à ce sujet (!?!) et surtout, quelle belle prise de conscience...

    Chez nous, on avait commencé à ouvrir nos portables après le souper et je me suis rendue compte que nous n'étions plus présents, là, mais pas présent à 100%.

    Alors, de 5 à 8h00, on a fait de petits ajustements...

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  2. Oui belle prise de conscience. Ton fils a su dire ce qui n'allait pas et beaucoup de parents prennent ça pour des petits problèmes enfantins. Mais je crois que ce qui fait un bon parents, c'est justement d'être à l'écoute de ce qui se passe dans la tête des tout- petits. Bravo!

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