vendredi 22 janvier 2010

Maison de rêve...12 mois trop tôt ou l'art de faire confiance à la vie


16 janvier 2010: Amoureux et moi mangeons des sushis...buvons du vin...fin de semaine sans enfant. On se serre la main, avec un commun accord de mettre nos maisons respectives en vente en janvier 2011. Dans une année. Un délai raisonnable. Une nouvelle étape de franchie. La concrétisation verbale d'un projet commun. Des mots qui stimulent mes neurones.

21 janvier 2010, 5 jours plus tard: au même stade que des enfants devant un comptoir de bonbons, nous regardons les maisons en vente. En fait, on admire LA maison qui nous ressemble. mmm. Nous sommes une année d'avance non?
 (ndlr 23-01-10: Elle vient d'être vendue "LA" maison!!!;)
Revenons un peu en arrière. Cela fait 2 ans que je mène une vie de famille monoparentale (lire: cela fait 2 ans que je...hum...survie, parfois très zen, parfois au bord de la crise d'hystérie ;)). Il y a 6 mois seulement, M. amoureux et moi sommes allés au parc pour la première fois avec les enfants. Mon tiroir mental rationnel me harcèle: c'est tôt. Très tôt pour une cohabitation. Mon tiroir plaisir me calme: en as-tu envie? Profites-en donc tout de suite. Qu'est-ce qui sera différent dans 6 mois, 1 an. Et si c'était positif...

Mes garçons aiment beaucoup M. amoureux. Il faut dire que M. Amoureux est très "moment présent" avec eux. Un heureux mélange de complicité masculine, d'humour dosé, de calme absolu et surtout, de cet espèce de sentiment inconscient "il veut notre bien","il n'est pas une menace", "même mon papa le trouve bien". Une présence graduelle, lente et "solidifiante". Et il fait de si bons soupers! L'idée d'une vie de famille doublée germe graduellement dans la tête de mes fils.

Les petits garçons de M. amoureux sont jeunes et semblent s'être bien adaptés à leur séparation parentale.  Ce sont des petits être très attachants. Je ressens sincèrement un sentiment de "je veux leur bien". Je crois que nous sommes très compatibles.

Les expériences vécues à six ont été très positives jusqu'à présent. Pas comme dans un soap où tout le monde est coincé. Non, on a vu des crisettes, des enfants fatigués...mais c'était le réel dans toute sa splendeur.

Alors, pourquoi ne pas faire le grand saut? J'en meure d'envie. Sortir de ma zone de confort, vivre des expériences enrichissantes, créer une nouvelle complicité, réinventer notre famille, des traditions...et surtout, sortir des souvenirs et du milieu d'une vie qui n'existe plus...pourquoi attendre?

Oui oui, pourquoi attendre? elle est si chaleureuse la maison à 5 chambres et un bureau! Et vivre avec un complice culinaire-inter-ménager et organisationnel: l'extase pour une mère monoparentale plein temps! (de l'aide ouiiiiii)

J'ai peur. Peur pour la sécurité affective de mes fils (et si ça ne marchait pas, et s'ils vivaient encore une déception?). Et si notre amour l'un envers l'autre était en fait un besoin de combler une insécurité quelconque? Peur car psychologiquement et socialement parlant, nous sommes dans la phase "idéalisation" (je semble y avoir sauté à pieds joints, la vie est si...belle!). La phase post idéalisation est...la phase "dé-idéalisation". Oui oui. C'est quand tu te rends compte que vos enfants se chicanent, que l'ex est pas mal présent(e), que les habitudes familiales sont différentes, que de l'aide c'est bien beau mais que les tâches sont doublées!, que Mme. amoureuse idéaliste se situe parfois à gauche ou à droite de la zone "équilibre", que M. amoureux calme et enjoué grogne à l'occasion, que que que...la vraie vie quoi.

Ces craintes là sont fondées et témoignent de mon rationalisme de fille-qui-s'est-tapée-des-livre-sur-les-familles-recomposées et des cours de psychologie.

Et au-delà de ces affirmations, j'ai encore envie de me lancer dans ce projet. Plus que jamais. Car je sais que cette fois-ci, je commence en bas de la pyramide. J'y installe des fondations solides.

J'ai souvent l'impression de marcher sur la lune. Avec aucune idée du type de surface sur laquelle nous avançons. Une surface aux reliefs incertains. L'inconnu total. On ne fait pas d'enfants en pensant qu'un jour nous allons être séparé du parent. En tout cas, pas nous. Mais lorsqu'on s'ouvre un peu l'esprit, on y voit de multiples possibilités familiales. De nouvelles familles. Différentes. Mais pas moins enrichissantes. Comme le dit si bien marâtrejoyeuse (http://www.maratrejoyeuse.wordpress.com/ ) "la famille recomposée, c'est une famille qui s'invente à chaque jour, qui s'apprivoise peu à peu, où comme dans une mosaïque toutes les pièces sont uniques et toutes les relations entre les pièces le sont aussi!"

Nous vivons présentement des micro-moments. Nous avons chacun notre vie, notre famille, notre travail, nos projets, nos activités, notre maison, nos amis. A travers tout cela, nous essayons de nous voir et chaque moment est agréable, mais compartimenté. Des moments de couple. Des moments de famille. Mais jamais longtemps. Juste le temps qu'il faut pour créer de bon souvenirs et donner envie de continuer sur plusieurs années. Ces micro-moments sont merveilleux et lourds à la fois. Lourds dans la case temps. Lourds de frustration de devoir attendre un autre bon moment.

Je crois que mon tiroir mental plaisir me harcèle dû à cette situation. Et parce que je ressens des sentiments amoureux envers lui. Et parce que je suis celle qui se dit qu'on n'a qu'une vie à vivre.
Pourquoi pas alors! Faisons donc confiance à cette vie. Nous avons un grand bagage émotionnel pour faire face à la vraie vie de famille recomposée. Une vie inconnue mais ôh combien stimulante. Nous avons l'essentiel: la communication et le désir de réussir notre vie de couple et de famille. Et vous ais-je dit que les enfants ont un énorme pouvoir d'adaptation, lorsqu'ils baignent dans la confiance et la sécurité? Que des parents heureux sont un cadeau pour des enfants?

Voilà. Je ne sais pas quand nous allons faire d'un lieu notre lieu. Mais nous sommes sur la bonne voie.

Et mine de rien, j'ai mentionné 9 fois le mot "vie" dans ce texte.

Leçon de vie (10 fois): Tentons de faire confiance à la capacité d'adaptation des humains et allons s'acheter un dictionnaire des synonymes!

1 commentaire:

  1. Il n'y a pas de "bon moment". Et même si tu attends 6 mois ou deux ans, je pense que tu auras peur quand même. C'est tellement normal!
    Et même quand ce sera fait, quand vous aurez emménagés tous ensemble, ça prendra du temps aussi... et c'est correct! Vivre ensemble tous les jours, c'est complètement autre chose!
    Moi je dis... vas-y comme tu le sens. Et oui, les enfants vont s'adapter. Les adultes aussi. Quand il y a de l'amour et du respect, je crois que les enfants le sentent.
    Prends bien soin de toi et des tiens!

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