lundi 25 janvier 2010

Petit résumé de ma visite à l'école alternative

Ce matin je suis allée visiter une école alternative pour petit garçon Isaac. C'est une école publique, intégrée dans la commission scolaire au même titre que son école traditionnelle actuelle. Mais elle a ce petit quelque chose de différent.

Les garderies et écoles alternatives ont cette irrésistible façon d'être centrées sur l'enfant et son propre développement. Elles prônent la coopération et l'autonomie. L'ouverture sur le monde. Chaque enfant est un être unique, avec sa propre personnalité, ses forces et ses faiblesses.

Je dois avouer que j'ai eu cet automne une écoeurantite aigüe de l'homogénéité de l'enseignement dans l'école traditionnelle. Probablement parce que mon fils n'y cadrait pas en français. Il ne suivait pas le moule comme on dit. J'ai donc ressorti du placard mon intérêt et mes questionnements pour une éducation différente et me voilà en ce lundi matin à la porte de cette charmante petite école alternative qui prône la pédagogie Freinet (www.teteamodeler.com/scolarite/pedagogie/dictiofiches4.asp).

Lorsque nous entrons dans l'école, une structure suspendue au plafond, de forme terrestre et soutenant des enfants qui se tiennent par la main, nous accueille. On y sent déjà le petit côté "centré sur l'humain".

Ce sont les élèves qui nous font visiter leur école. Deux amis de cinquième année.

Premier arrêt: classe de sixième. Le professeur nous accueille et nous explique que les élèves sont en train de créer leur propre album de finissants. Un album ultra-coloré où chacun y va avec sa créativité. Un album qui ressemblera à l'enfant. Soudain, quelque chose me chatouille la jambe. C'est Nana, le chien de la classe. Un petit bichon maltais qui se fond dans le décor.

Second arrêt: toilettes. Petites, comme tout le reste, mais remplies de dessins sur les murs. A gauche un jardin avec des carottes, à droite des petits animaux. Ce n'est pas ça qui va peser dans la décision, mais vraiment trop cute pour des toilettes.

Troisième arrêt: la bibliothèque. Un grand tapis rouge, de grands coussins pour lire. Un petit coin cachette tout décoré de fleurs géantes, pour partir au pays de l'imaginaire.

Vient ensuite la visite des autres classes, le coin anglais, mathématique, art dramatique, informatique et art plastique.

Tiens, un lapin dans le corridor. J'ai oublié son nom mais il fait parti de la grande famille. Les enfants semblent bien le connaître. Il n'est pas rare de voir un petit animal. Ces petits être font partie de l'école et des apprentissages.

Les deux garçons qui nous font visiter ont des "badges" accrochés à leur cous. Ils m'expliquent que ce sont des privilèges. Un pour la responsabilité, un pour la coopération et un autre pour le travail. Ici, me dit la directrice, aucun billet rouge de conséquence. On mise sur le renforcement. Si tu gagnes la confiance de tes professeurs, tu reçois le badge responsabilité. A partir de ce moment, tu peux circuler dans l'école sans demander la permission. Les professeurs ont confiance en toi. Quel bel exemple d'autonomie.

Partout, des bureaux collés, en cercle. Des amis qui présentent un projet. Des enfants silencieux qui travaillent. Des parents qui aident les professeurs. Des petits groupes.

Une directrice gentille qui s'est attardée sur la crainte de fiston de changer d'école.

Une directrice qui m'expliquait également qu'à son école, aucune distinction n'est faite entre les classes sociales. Ils ont des enfants de familles très pauvres, d'autres très riches. Mais c'est l'être humain qu'ils regardent. Et l'enfant apprend à vivre dans une micro-société, comme dans la société lorsqu'il sera adulte. Avec un éventail de personnalités différentes et des gens de tous les milieux.

Les parents doivent passer une demi-journée minimum par mois à l'école avec les enfants. Pour ceux qui travaillent, il y a des comités de soirée. Cette présence suscite l'esprit d'entraide. Et vous auriez dû voir les yeux de mon fils lorsqu'il a appris que maman pourrait aller passser du temps dans sa classe. Pendant que les parents aident les professeurs, ces derniers profitent de ces périodes pour passer du temps individuel avec les enfants.

Bref j'ai beaucoup aimé cette école. C'est certain que l'organisation n'est pas au même niveau qu'une école traditionnelle. J'ai vu la différence lorsque je suis allée porter mon fils dans sa classe après la visite. Tous les grands corridors rangés, classes pleine d'enfants qui travaillent, portes fermées. Espace calme, organisé...un tantinet homogène. Mais quelque chose de rassurant, car encadré.

A l'école alternative, c'est moins encadré. L'objectif est de favoriser l'autonomie des élèves et c'est bien évident que cela crée un petit milieu un peu plus désorganisé. Mais tellement chaleureux.

Comme mon fils a un retard d'apprentissage en lecture, j'ai discuté avec un psychologue et une neurosychologue sur les bienfaits de ce type d'école versus la personnalité de mon fils.

Selon le psychologue (M. chose...), cela serait une très bonne idée pour la confiance en soi de fiston. Et l'apprentissage de la lecture en serait peut-être facilitée étant donné que le professeur mise sur les forces de l'enfant et met l'accent sur la façon pédagogique la mieux adaptée pour l'enfant.

Selon la neuropsychologue, cela dépend de la personnalité de fiston. S'il a besoin d'encadrement et est naturellement désorganisé, c'est une école à oublier. Sinon, une école à adopter.

Il me reste quelques réponses encore non résolues. Comme la transition primaire alternatif- secondaire traditionnel. Une amie qui a enseigné à ses enfants à la maison m'a rassuré en me disant que des études ont été faites et montrent que les enfants s'adaptent très bien au passage au secondaire. Ils sont très autonomes.

Voilà. Ma décision est presque prise. Fiston ira probablement à l'école alternative l'an prochain. S'il reste des places. Car à l'heure actuelle, seulement deux places étaient disponibles en première et deuxième année.

2 commentaires:

  1. Je crois personnellement que c'est le meilleur choix pour ton enfant. J'aurais bien aimé faire ce même choix pour mon fils. Mais à l'époque l'école alternative que mon fils pouvait fréquenter était à 25 minutes de chez moi et l'école de cartier de mon fils était à 30 secondes de chez moi! J'ai alors opté pour la présence avec mon fils. Je ne regrette pas cette décision car j'ai pu vois mon fils plus tard le matin, le midi et plus tôt le soir. Toutefois, ce que je trouve difficile maintenant que Fiston grandit et qu'il comprend de plus en plus de choses, dont le manque de cohérence entre son milieu de vie familial et son milieu de vie scolaire...

    Je te souhaite vraiment d'obtenir cette place pour ton fils !

    Moi je pense de plus en plus à faire l'école à la maison...

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  2. J'ai une amie qui a fait l'école à la maison durant quelques années et elle semble avoir adoré son expérience! Je comprends ce que tu veux dire lorsque tu parles du manque de cohérence entre les différents milieux. L'important c'est de rester intègre face à nos propres valeurs même si, selon moi, ça prend de la volonté avec nos enfants qui baignent dans un monde à haute vitesse :)

    Bonne chance dans tes projets futurs...

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